Association : Produit créé, pas la structure

Bonsoir,

Cela fait quelques années que je me suis lancé dans la confection d’un produit informatique. Après 7 années de travail donc 2 suivies en incubation, le produit est fonctionnel et prêt à satisfaire les premiers clients.

Encore faut-il travailler sur la stratégie marketing, un peu d’ergonomie, le montage de la structure etc. Ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, je suis plutôt technique, alors j’ai pensé à m’associer.

Via quelques aides de la région, j’ai eu l’occasion de financer une petite entreprise (ils sont deux) pour une prestation de développement web. Cette petite entreprise étant à la recherche de projet plus porteur que ce qu’ils font actuellement et intellectuellement plus riche, pourquoi pas ?

En effet, ils ont les compétences de l’entrepreneuriat, également en marketing ainsi que des compétences techniques et j’ai totalement confiance en eux, leur mentalité, leur manière de voir les choses etc. Mais aussi ça ferait 6 épaules au lieu de 2, on triple les connaissances, les expériences, les idées.

Nous nous sommes mis d’accord verbalement pour qu’ils prennent 20% des parts à la création et des rôles de chacun, mais ensuite ils ont vu leur expert comptable qui a pointé du doigt le fait qu’au début ils auront peut-être 20% mais qui ne représente rien puisque pas de cash en banque, et que s’ils ne peuvent participer à la vie de cette structure (donc minimum 50% des parts), ça ne servait à rien.

Je comprends leur inquiétude, au début on ne pourra pas vraiment se verser de salaire sur ce projet (même si on a chacun nos revenus réguliers à côté) et sur le papier étant donné que je serais majoritaire avec 80%, d’après ce que nous avons compris je peux très bien ne pas leur en verser même si de l’argent rentre dans les caisses ou décider de systématiquement tout réinvestir plutôt que de leur verser une partie des bénéfices.

D’un autre côté 50% je ne peux pas, j’apporte l’idée, j’apporte le produit et j’ai déjà dépensé 7 ans de travail hautement technique et 50.000€ en matériel et prestations externes pour en arriver là où il en est.

Le résultat actuel a déjà été évaluer par un commissaire aux apports, mais pour avoir 50% ils devraient mettre cette même somme, qui d’une part n’ont pas, et d’autre que le produit n’a pas besoin.

Est-ce que c’est possible qu’ils partagent le pouvoir à 50% et les part à 20% ou faut-il que ça soit absolument proportionnel ? Ou un moyen de les rassurer qu’avec 20%, ils auront assez de pouvoir pour réagir si un jour je deviens un connard par exemple ?

Ou si il faut le produit n’a pas assez de besoin, eux pas assez d’argent et ça n’est tout simplement pas le bon investisseur dont j’ai besoin.

Ce serait dommage à cause d’une histoire de pouvoir rapporté aux apports etc., car à part ça nous sommes parfaitement complémentaires dans nos attentes respectives, tant humaines qu’intellectuelles ou professionnelles.

Merci par avance pour vos réponses,

A bientôt :slight_smile:

Dans ce cas il me semble qu’il faudrait mieux se rapprocher de la création d’une SCOP (Société coopérative) où 1 homme = 1 voix même s’ils ne sont pas majoritaire dans le capital.

« Ok tu as passé 7 ans à créer ton produit, pour ma part, ce n’est franchement pas un argument positif : 7 ans c’est beaucoup trop long avant de tester ton marché. »

Parce que ça a demandé beaucoup de temps en R&D. Sur bien des points j’ai dû repartir à zéro par rapport à ce qui se faisait (et ce qui se fait), sur d’autres les solutions courantes ne pouvaient convenir à notre domaine particulier (principalement les performances, accessibilité, adaptativité). Aujourd’hui c’est ce qui fait une large avance concurrentielle et surtout qui permet de satisfaire notre cible de clientèle chose que nos concurrents ne savent pas faire (ça ne sort pas de moi, on questionnés des utilisateurs / intégrateurs).

« Tu as vendu ton produit combien de fois ? » 0 fois. L’entreprise n’est pas encore créée et nous n’avons pas encore l’infrastructure permettant de rendre le service accessible correctement (c’est du SAAS). Mais nous avons écumé les salons, participé à des tours de table par des fédérations spécifiquement pour nous sur le thème en question et analysé très précisément la concurrence. Tous les indicateurs sont au vert.

« Comment sais tu que le travail qui va devoir etre fait pour commercialiser ton produit est inférieur à celui qui a été fait pour le créer ? »

Parce que la R&D est fait, le produit a déjà été testé avec succès dans une entreprise et ce qu’il reste à faire relève de l’ordre de l’administratif, commercial, marketing et un peu développement mais ça ne sera que des retouches / câblage au gré des retours clients et dont le travail à fournir viendra de mes compétences à 60 / 70%.

« souhaites tu que ton produit soit commercialisé dans 7 ans ? »

Certainement pas, et il y a déjà tout ce qu’il faut aujourd’hui pour satisfaire un client comme nous l’avons déjà fait, sauf le cadre.

"Est-ce que tu es maintenant à 100% dans ce projet ? "

A 100% oui, et à partir de mardi (dans 6 jours), à 200%. En gros je travaille dessus tous les jours le soir et le weekend en marge d’une mission freelance qui se termine mardi. Mon seul problème est que je peine de plus en plus à trouver quoi faire pour faire avancer le produit.

« Est-ce que tes associés seront à 100% dans ce projet ? »

Au début non, ils doivent s’occuper de leur activité principale (pour manger) qu’ils espèrent devenir secondaire à moyen terme pour l’abandonner à long terme, c’est un de leur objectif. A quel niveau ils seront impliqués ? Au début difficile à dire, ça dépend des besoins de leur activité principale, il y a des périodes où c’est coup de feu sur coup de feu, et d’autres où c’est très calme.

« Si ce n’est pas le cas, combien de temps vous allez y passer chacun ? 10% ? 20% ? »

En résumé, moi à 200%, dédié, passionné, célibataire sans enfant et eux à 100% moins le nécessaire pour entretenir leur activité actuelle le temps de transiter vers ce projet à 100% lorsque les finances nous le permettront. Ils ne peuvent pas travailler le soir et le weekend (femme et enfants oblige).

« Comment sais-tu que ton produit correspond parfaitement à ce que souhaites ta cible ? que ton business model est optimal ? »

Parce que j’ai travaillé chez la concurrence, en interne et en intégration chez les clients. Nous avons un partenaire qui est dans le métier ciblé et pile poil à la place du potentiel utilisateur, il valide. Et ça a été confirmé par des tables rondes, des échanges sur des salons etc.

Après avant d’avoir une V10, il faut bien une V1, V2, V3 etc. mais une évolution guidée par les demandes des clients. Toujours est-il que la V1 remplit parfaitement ses fonctions « coeur » et les attentes des utilisateurs.

Le busines model est classique pour un service en mode SAAS (mise en place + abonnement).

Mais après ça n’est pas qu’une question de temps mais aussi de position, de responsabilité et de compétences. Niveau position j’aimerais qu’ils aient de temps en temps le nez dans les comptes, dans les choix stratégiques divers. De responsabilité car ils ne seront pas juste là à côté quand j’en aurait besoin mais porteurs avec moi et de compétences parce qu’ils sont très compétences et complémentaires aux miennes.

On se serait rencontré au stade de l’idée ça aurait été parfait sur ce qu’ils désirent aujourd’hui en terme de part et de pouvoir mais pas en termes de risques, de manque de visibilité (R&D, temps, marché, concurrence etc.).

Mais là ça n’est pas le cas et on ne peut pas faire comme si ça n’était pas le cas, en tout cas pas dans cette recherche là.

Si je me mets à leur place, je comprends les inquiétudes mais en même temps si on veut participer à quelque chose où on a toute la visibilité à court moyen et long terme est là, y’a plus qu’à travailler classiquement et à mettre un peu d’argent, investir pourquoi pas mais pas dans l’innovation où l’on ne peut être certain que de tendances, mais pas au centime près.

Merci beaucoup pour votre réponse,

A bientôt

il me semble que l’on appel cela un « pacte d’actionnaire », on peut y mettre un peu ce qu’on veut et donc que x a y droit de vote (meme s’il n’a que peu d’actions).

Le mieux serais de se rapprocher d’un expert comptable.

C’est typiquement ce qu’il nous faudrait.

Je vois mon expert comptable ce soir pour en parler :slight_smile:

Merci !

J’ai vu mon expert comptable, il m’a confirmé que ce besoin se traduit par l’utilisation d’un pacte d’associé et qu’il fallait bien évidemment se faire encadrer par un avocat ou un juriste qui a l’habitude de faire ça afin de nous accompagner et mettre des questions usuelles sur la table auxquelles on aurait pas pensé.

Donc c’est cool :slight_smile:

Merci !

Pourquoi est-ce que tu présumes que :

  • Nous n’avons pas de stratégie commerciale
  • Que le produit est « génial » uniquement à nos yeux mais en fait est merdique pour nos cibles
  • Que ces « lustres » n’étaient pas nécessaires
  • Qu’on s’amuse à le cacher par jalousie
  • Que nous considérons le (leafting) marketing comme « un petit coup » sans en mesurer l’importance
  • Que nos prévisions commerciales sont « à la pelle »

Pour ensuite faire des déductions qui finalement ne servent à rien ? Et qui au passage sont hors sujet ?

Ne serais-tu pas un commercial par hasard ?

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Pourquoi ne pas leur proposer d’entrer avec 20% et d’atteindre les 50% au bout de 7ans ?

J’ai oublié le terme, mais le principe est de donner ses parts à un associé, non pas d’un coup lors de son entrée, mais sur une durée, genre chaque année il reçoit 10% de la boite s’il y bosse encore.
C’est une méthode connue qui a un terme précis, mais là j’ai un trou.

Car la proposition de leur expert comptable (d’entrer et recevoir direct 50%) est farfelu. La répartition des risques n’est pas la même, tu apportes une somme de travail et pas eux.
L’investissement dans l’entreprise ne va (au départ) pas être le même, tu va y être à temps plein et pas eux.
Voilà ce qui justifie une répartition inégale au départ.
Ensuite ils vont s’investir dans l’entreprise et prendre un risque, ce qui justifie qu’à terme ils détiennent la moitié de la boite.

Là, il faut se tourner vers un avocat qui sera plus à même de définir, et vous conseiller sur, le pacte d’actionnaire.

Merci pour ta réponse :slight_smile:

Désormais que nous savons que cet outil (le pacte d’associé) existe et que par conséquent les règles peuvent être définies dans un cadre juridique, la crainte est évaporée, il n’y a plus qu’à le rédiger proprement et surtout à nous poser les bonnes questions dont les réponses seront verrouillées là dedans.

Un juriste ou avocat va nous accompagner pour ça, histoire que ça soit propre mais aussi pour nous faire nous poser des questions importantes que l’on n’aurait pas eu l’esprit à se poser, lui au moins aura l’habitude.

Bonne soirée et bon weekend :slight_smile:

Je ne comprends pas pourquoi tu démontes son projet? L’intérêt ? et surtout la question de départ était de trouver un moyen d’équilibrer les relations entre de nouveaux associés.

Moi j’aime bien que l’on démonte mon projet, c’est souvent constructif et lorsque c’est le cas ça m’a toujours fait avancer même si ça ne faisait pas plaisir à entendre, faut encaisser.

En revanche détourner les trucs, poser des questions dans l’espoir d’obtenir une preuve sur l’une des réponses, ou des non réponses, puisse justifier que « sans moi je vais t’expliquer précisément comment tu vas t’écraser », ça pue clairement le mange merde, l’enculeur de mouche, bref le connard fini.

Il n’y a qu’un commercial de bas étage pour adopter un tel bas goût, ce que je suppute.

Quant au coup de « j’en ai croisé des tonnes »… ça se passe de mots

EDIT : J’ai reçu un mail comme quoi il fallait que j’édite ce message afin qu’il sorte des oubliettes dont je ne comprends pas pourquoi dans ce lieu a-t-il été placé… on va passer le MP qu’il m’a envoyé, ça c’est privé et puis ça ne vaut rien finalement, sauf pour des gens qui ont le temps pour ça, enfin j’imagine.

En tout cas merci car grâce à ce sujet les choses ont très bien avancées, 3h en compagnie des deux experts comptables, apporteurs de connaissance et d’expérience tout en restant conscients que ça devait tourner formellement autour de compétences juridiques, et puis de nous aussi en connaissance et expérience de nos différents mondes aussi vastes que complémentaires, les choses avances pour tout le monde et ça c’est vraiment très productif !