Comment réduire l'aversion pour le risque des français ?

Ce sujet vient de la lecture d’une enquête du Club des entrepreneurs (un réseau de dirigeants et créateurs d’entreprises comptant près de 20 000 membres) réalisée auprès de 1 500 jeunes âgés de 18 à 27 ans et de 2 500 parents.

2 enseignements ressortent de cette enquête :
1- Les jeunes voient entrepreneuriat comme une chance d’échapper au chômage. Ils le considèrent comme un choix positif à la seule condition qu’il permette de développer « un projet qui intéresse vraiment » (64 % des jeunes interrogés) ou qu’il autorise « la fixation de son propre emploi du temps » (44 % d’entre eux).

2- Les parents, à 72% préfèrent savoir leur enfant derrière un bureau de salarié !
Ils voient la figure de l’entrepreneur comme un solitaire et ne souhaitent pas que leur progéniture quitte la sécurité des études pour un emploi incertain. La quasi-totalité des parents (93 %) craignent ainsi que leurs enfants aient à affronter « des problèmes multiples » en créant leur entreprise.

Ne nous y trompons pas, si la jeunesse n’a pas peur de l’entrepreneuriat c’est juste qu’elle n’a plus rien à perdre…
Mais comment faire pour que les français voient l’entrepreneuriat autrement que par le risque qu’il génère ? comment faire pour que les parents encouragent au lieu de décourager ?
Comment faire pour que les français est un rêve plus grand que de devenir fonctionnaire ? (je n’ai rien contre les fonctionnaires, mais ya quand même plus bandant…).

Là j’évoque cette aversion aux risques pour l’entreprenariat, mais elle gangrène aussi le secteur bancaire et donc les entrepreneurs…

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  • je pense que pour réduire cette aversion, il faudrait leur faire lire des blogs américains :slight_smile:

  • il faudrait aussi être beaucoup plus strictes et plus sévères en ce qui concerne les professeurs cassants au collège / lycée qui souvent nous apprennent à la fermer plutôt qu’à la ramener

  • il faudrait qu’ils se rendent compte que la France est un paradis pour l’entreprenariat comparé à nombre d’autres pays !

  • Et aussi que d’être fonctionnaire aujourd’hui est beaucoup plus risqué que d’être entrepreneur, parce que la sécurité de l’emploi est liée au pouvoir en place. Le jour où l’état fait faillite, la sécurité de l’emploi disparaît… donc si on ne sais pas se vendre et qu’on n’a pas de réseau, on est marron.

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Pareil.
Pour les parents :

  • Le monde que vous avez connu est mort. Dorénavant la sécurité de l’emploi c’est fini.
  • Le monde d’aujourd’hui n’est pas forcément meilleur mais les barrières à l’entrée sont plus basses il est possible de faire quelque chose le risque est aussi plus bas.

Pour les jeunes :

  • « Ne pas avoir le choix » est une condition « négative » pour entreprendre mais elle a créer de grandes réussites par le passé. Cette « instinct de survie »/« rage » est une bonne chose vu ce qu’il y a en face il faut de la patate.
  • Déconstruire effectivement la programmation mental qui coupent les bras de l’école en voyageant un peu dans des pays ou tout n’est pas parfait mais ou l’état d’esprit est différent: Campus américain, Hong Kong. Goûter à un autre rythme(Inde). Même si cela ne déclenche pas de déclic par la suite cela peut servir.

Chouette discours pour rassurer quant au monde de l’entrepreunariat que « la mort ou tchétché ». On vit dans un pays de trouillards : toutes les lois pour que les syndicats protègent le gentil employé du méchant patron capitaliste, le spectre de l’étranger noir qui vient voler des allocs ou du plombier polonais qui vient voler du travail aux bons franco-français, peur du mariage pour tous, etc.
Pourtant, il suffit de sortir du pays pour voir à quel point on vit bien chez nous. Oh, pas besoin d’aller loin, il suffit de sortir des chemins balisés pour touristes et la plupart des villes d’Europe donnent pas trop envie d’y vivre, et permettent de bien mieux apprécier ce qu’on a dans notre pays.

Pour les jeunes : je recommande de voyager, pour voir comment se trouve le monde autour, et se rendre compte qu’en France il y a plein de choses à apprécier et à réaliser.

Pour les parents : je leur explique que Paul Dobransky revisite dans un de ses livres la fable du Lièvre et de la Tortue en ajoutant un autre animal : le Rat.
Tandis que le Lièvre prend une avance énorme dans la course puis se tape une sieste (très bon mais très impulsif) et que la Tortue avance lentement (très mauvais mais persévérant), le Rat se dit qu’il n’a aucune chance et qu’il va plutôt tenter une récompense plus facile donc il va dans l’autre sens fouiller les poubelles (ni bon ni mauvais, mais défaitiste).
Entreprendre, c’est être cette Tortue, qui préfère persévérer pour finir gagnant, plutôt qu’être ce Rat qui reste planqué. Ça ne demande pas d’être issu de Polytechnique, et bien heureusement les exemples ne manquent pas :wink:

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J’aime quand ça réagit, merci pour vos retours constructifs :slight_smile:

Proposition 1 :
pour rester dans le pragmatique, et en reprenant l’idée de voyage, d’ouverture d’esprit,
Que pensez-vous d’obliger (il me semble que les pays nordique font ça) chaque étudiant voulant rentrer dans une université ou autre école post bac de réaliser auparavant un service civique d’un an ? ce service civique pourrait etre fait soit dans une association 1901 d’utilité publique, soit à l’étranger (quelque soit l’activité). L’étudiant devrait en faire un rapport, expliquant le parcours, les taches concrètes, et ce qu’il en a retiré d’un plan personnel.

Proposition 2 :
Auparavant je pense qu’il serait interessant dès la primaire de faire des cours de création, d’innovation. En effet l’école structure les enfants, les faits rentrer dans un moule, ce qui a pour effet de casser leur imagination. J’avais vu une expérience très interessante à ce sujet : des chercheurs ont demandés à des enfants et à des parents d’imaginer des utilités à un trombone. Les parents trouvent en moyenne 4 utilités possibles, les enfants en trouvent plus de 200.
Qu’en pensez-vous ?

Proposition 3 :
Je pense qu’il y a aussi quelque chose à faire coté enseignants pour qu’ils connaissent mieux le monde du travail et les entrepreneurs. Leur donner des cours d’entrepreunariat durant leur cursus d’iufm (leur année d’apprentissage pour devenir prof des écoles, le nom a du changer) ?

Proposition 4 : Coté parents, vous avez des idées ? j’aime beaucoup l’image du Rat ! Peut-etre faire des campagnes nationales pour changer l’image de l’entrepreneur ?

Obliger les enfants à faire quoi que ce soit est pour moi une mauvaise idée ^^. Le service civique volontaire, oui, pourquoi pas. Je pense au contraire qu’il faut surtout arrêter d’obliger les enfants à suivre des cours longs et rébarbatifs, et qu’ils faut les encourager à ne pas perdre leur temps si les profs ne savent pas rendre le cours intéressant.
Je diverge un peu, mais si un gamin est capable de passer du temps sur un jeux vidéo parce que celui-ci est bien fait, pourquoi ne créons-nous pas des cours bien faits, intéressants ludiques, qui motivent les enfants à les suivre ?

Je diverge un peu, mais si un gamin est capable de passer du temps sur
un jeux vidéo parce que celui-ci est bien fait, pourquoi ne créons-nous
pas des cours bien faits, intéressants ludiques, qui motivent les
enfants à les suivre ?

Je diverge aussi, mais c’est purement une question de moyen, les jeux vidéos, émissions TV… sont fabriqués par des équipes qui comptent des rédacteurs, des marketeux, des graphistes, des personnalités avec une aisance orale voir un charisme…

Face à ça tu as un prof (et un programme à respecter) qui doit réunir pas mal de compétences si il souhaite leur faire un peu de concurrence.

Thibaut, je suis bien d’accord, les programmes sont trop gros et pour beaucoup obsoletes, et beaucoup de prof n’adoptent pas une attitude permettant aux enfants de s’exprimer librement.
Cependant le service civique doit concerner toute une classe d’age si l’on veut qu’il soit vraiment efficace, il doit donc etre obligatoire.
Si un môme de 18 ans profites de cette année pour faire le tour du monde, ou pour aider une assos caritative, cela m’étonnerai qu’il perde ensuite son temps dans une voix de garage…

L’idée est ici de trouver des dispositifs qui rempliraient l’objectif fixé. Evidemment il n’y aurait des incovénients pour certains, mais il faut arrêter en france de vouloir ménager la chèvre et le choux : on se fixe un objectif et on prend des décisions pour le remplir.

Pour rebondir sur ce qui a ete dit notamment sur les jeunes, je pense aussi qu’en France, nous ne valorisons pas l’entrepreunariat dans les ecoles ou dans l’enseignement superieur. Pire encore, nous l’ignorons totalement.

Je travaille dans le domaine de l’education a l’etranger et une chose me frappe. Dans les livres scolaires utilises dans les ecoles britanniques - quel que soit le domaine enseigne (anglais, langues etrangeres, etc.) on parle des entrepreneurs : on raconte l’histoire de Bill Gates ou de Mark Zuckerberg par exemple. A la tele aussi, on voir des programmes mettant en scene des entrepreneurs, des tele realite… Bref, on en parle.

On met en avant ceux qui ont ou veulent reussir (en montrant aussi leurs difficultes).

Je n’ai jamais vu apparaitre dans des livres scolaires Francais (sauf ceux traitant de business ou d’economie peut etre) de portraits de grands entrepreneurs et je constate que la tele francaise parle peu des entrepreneurs - sauf a travers quelques reportages tres episodiques qui leur sont consacres.

L’entrepreunariat ne fait pas parti de notre quotidien.

Un bon moyen de faire changer les mentalites serait, a mon sens, de commencer par expliquer a nos enfants qu’etre createur d’entreprises est aussi un métier. La meilleure des demonstrations etant l’exemple, je pense qu’il faudrait commencer par plus en parler.

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Si on a pas le choix la notion de risque disparait.
La notion de risque est relative. Pour prendre des exemples, extrême, entre un intellectuel de Saint Germain des Prés toujours en pantalon velour et un gars qui à vécu la « Street Life » ( comme par exemple Jacques https://www.youtube.com/watch?v=o6Mq-3_AMMI ) la notion de risque n’est pas la même.

Merci Karine,
Ta comparaison est très intéressante, effectivement nous manquons cruellement d’une culture entrepreunariale. Dans ce cas, cela permettrais de réduire l’aversion au risque par l’exemple, en donnant envie !

Libérer l’éducation ?

Les deux fondateurs de Google sont passés par Montessori.

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