Dans quels cas faut-il faire un business plan ?

Quels sont les bons moments pour faire un business plan ? Dans quels cas peut-on s’en dispenser ?

De mon humble et jeune expérience, un business plan (abrégé BP pour la suite) nécessite au préalable un business model et donc d’être sorti de sa phase d’idéation pour passer à l’organisation. Un BP est quasiment essentiel si l’on veut attirer les financeurs. Cela montre en effet que vous avez mûri votre projet et que tout le monde peut savoir où partira l’argent investi.

Il est donc toujours préférable de faire un BP une fois que l’idée du projet est mûrie. Mais si votre projet n’a pas besoin de financement, alors ne perdez pas votre temps à le peaufiner : faites une ébauche que vous rectifierez au fur et à mesure. C’est un bon outil à avoir en tête, mais pas une phase essentielle si l’on n’a pas besoin de financements.

C’est un point de vue tout ce qu’il y a de plus personnel, pas une règle de vie, et je vous invite à me contredire, à poser votre vécu : ceci n’est pas une règle de vie ! :wink:

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J’suis 100% d’accord avec cette règle de vie :slight_smile:

arguement supplémentaire : les BP pour les startups sont basées sur les hypothèses beaucoup plus nombreuses que pour une entreprise classique, donc les BP sont par nature entièrement erronés.
Ils servent quand meme lors des levées de fonds afin de démontrer la capacité des fondateurs à concevoir un BP. J’entends régulièrement des investisseurs qui disent que les BP n’entrent pas en compte dans la prise de décision car les chiffres sont trop aléatoires.
Mon conseil dans le cas d’une recherche de fonds : faire un BP en prenant soin de mettre des chiffres suffisament ambitieux mais qui restent réalistes pour ne pas se décrédibiliser.

Et donc à faire uniquement si besoin de financement. sinon éviter toutes les taches inutiles.
A noter aussi que les BP ont une durée de vie ultra limitée car ils sont basés sur des metrics qui bougent sans cesse, donc à faire au dernier moment.

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Le problème, à mon avis, est que pour beaucoup le BP se limite à l’aspect prévisionnel du business (plan de financement, trésorerie, etc.)

Or ce n’est qu’un élément du BP, pas le BP.

Il y a :

  • Les points clé du business : je vous conseille de lire les points recommandés par Richard Branson
  • Le point sur le/les porteurs de projet (points forts/faibles)
  • Le marché (éléments, maturité, géographie, etc.)
  • L’étude de la cible
  • L’étude de la concurrence
  • L’étude de partenaires potentiels
  • L’aspect marketing et commercial (comment atteindre le client, angle d’attaque, etc.)
  • Les ressources nécessaires
  • Les premières étapes clés

J’en oublie beaucoup mais le but 1er d’un business plan n’est pas de rechercher des investisseurs mais de formaliser une idée en suivant un plan.

Déjà en posant sur le papier une idée, et étudiant quelques aspects vu ci-dessus, on peut s’interroger sur la viabilité de son projet.

Ex. Vous décidez de lancer un espace coworking sur Lyon
L’idée peut sembler géniale, c’est dans l’air du temps, mais en étudiant la concurrence on se rend compte que le marché est déjà très mature avec des acteurs bien placés.

En étudiant leurs comptes auprès du Greffe, vous vous rendez compte que si le CA est intéressant, tous ont un bénéfice négatif, même après quelques années d’exercices.
Cela démontre un ticket d’entrée élevé et donc de forts investissement avant d’avoir une rentabilité nulle.

Autre point, en étudiant les leaders, vous vous rendez compte que le nombre de client abonné n’est pas si élevé que ça. Leur seules cotisations ne suffit pas.

Il faudra donc vendre du temps de présence (là il faut se rendre sur place pour étudier le taux de remplissage) et vendre de la prestation supplémentaire.

J’arrête là, mais tout ça fait parti du BP, et sans celui là (et avec un petit capital) on se serait peut être lancé en louant ou achetant un fond de commerce… pour se rendre compte quelques mois plus tard que l’idée de départ avait mal été cadrée, le projet mal étudié, etc.
Et revendre un fond de commerce c’est coton: vous payerez le loyer des murs tant que le fond n’est pas revendu.

Mais on peut se dire aussi qu’en posant un gros ticket d’entrée on s’attaque à la concurrence en étant hyper agressif: abonnement et tarif horaire 50% moins chère, etc. avec d’autres prestations pour faire du chiffre.
=> le but agresser et épuiser la concurrence pour les tuer… c’est généralement ce que font les grands groupes (typiquement, c’est ce que compte faire le leader européen du coworking, un groupe Hollandais).
Mais ça, il faut pouvoir se le permettre.

Et seul un BP peut le dire.

Bonjour Akim, ta réponse est intéressante, mais pour moi elle est hors startup, donc oui dans un business plus traditionnel le BP est indispensable.
Dans le BP c’est effectivement l’élément prévisionnel qui me dérange, c’est d’ailleurs celui sur lequel instinctivement on fonce…
Tu as raison de dire que l’étude de la concurrence, des cibles, des partenaires,… est un point essentiel qui est à travailler par les startups, mais peut-etre avec des outils plus simples et plus concrets comme le lean canvas.

Le problème du lean canvas, c’est justement de ne pas aborder ce thème (la concurrence).

Et comme il est dit: s’il n’y a pas de concurrent, il n’y a pas de marché.

C’est d’ailleurs un des gros reproche du new business model canvas…
D’après ce que j’ai lu, ça va être pris en compte dans la prochaine édition (avec d’autres manques flagrants).

Finalement on va se rapprocher de plus en plus d’un BP traditionnel… à force d’être trop simpliste on passe à coté de plein de choses essentielles (à mon avis). Mais bon, chacun mène sa barque comme il l’entend.

Je vois deux intérêts pour le BP:

  • Formaliser dans un document un prévisionnel d’affaire, ce qui oblige à se poser des questions importantes et auquel il faut savoir répondre. C’est un exerce intellectuel théorique intéressant, mais dont il faut connaître et reconnaître les limites pour pouvoir rapidement le mettre à la poubelle s’il y a besoin. Rien n’est plus dangereux que de vouloir coller coûte que coûte à un BP rédigé à un moment de sa vie d’entrepreneur où l’on n’avait pas encore intégré toutes les contraintes du marché ni les besoins réels des clients.

  • Ensuite, le donner à une banque française pour pouvoir ouvrir un compte professionnel, afin qu’une commission de vieux types qui n’ont jamais quitté le confort de leur bureau puisse évaluer le potentiel de réussite d’une activité dont ils ne comprennent ni les tenants, ni les aboutissants, en se basant sur des critères économiques qui date de l’industrie du charbon, afin de se couvrir du moindre risque d’avoir une utilité sociale.

Salut Karim,

Certes le Lean Canvas n’évoque pas la concurrence, mais si tu prend en compte le Lean Startup dans son ensemble, la méthodologie de validation du besoin permet de bien appréhender la concurrence.
Par exemple, tu va interviewer une 15aine de personnes correspondant à un segment de ta cible sur un besoin particulier, ce qu’il représente pour eux, comment est-ce qu’actuellement ils assouvissent ce besoin, qu’est ce que ça leur coût (en argent, ou en temps)
Le « comment ils assouvissent actuellement ce besoin » va te permettre de connaitre tes vrais concurrents, ils sont rarement ceux que l’on imagine.
Et le qu’est ce que ça leur coût va même te permettre de faire des premières hypothèses sur ton prix.

Evidemment, encore une fois mon désamour du BP ne vaut que pour les projets innovants. Pour les projets plus traditionnels, le BP est indispensable.

@edgdzo effectivement si le banquier demande un bp pour ouvrir le compte, alors il faut en réaliser un rapidement en une journée. alors qu’un BP approfondi et sérieux demande plusieurs semaines de travail.

Bonjour Stéphane,

L’exemple de l’interview telle que décrite se retrouve dans les BP: c’est ce qu’on appelle une étude de marché qualitative (en opposition à la quantitative).

Bon, j’arrête là, on va finir par croire que je suis pro BP (:

lol Karim,
pas de problème, on peut continuer à échanger :slight_smile:

Ha très bien, je ne connaissais pas cet aspect du BP, j’ai un a priori à cause de la partie chiffrée.

Au final notre méthodo est très similaire, ce qui compte c’est le résultat !

Stéphane,

L’inconvénient du BP (hors prévisionnel qui ne sert qu’à faire rêver le banquier) est qu’il est tellement complet qu’on peut passer des mois dessus et au final ne pas agir… ou pire mal le monter et ne pas faire mieux que sans.

Mais oui les méthodes sont similaires, car les canvas ne sont que des BP light (de mon point de vue).

EDIT:
sinon je teste une nouvelle méthode pour un service que je prépare: le pifomètre.
Je bosse sur mon projet depuis un mois, et je vais aller le tester comme ça à l’arrache pour voir ce que ça donne… si ça marche je ne fais plus jamais de BP ou canvas (:

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cool Karim, c’est bien aussi le pifomètre :slight_smile:

du coup tu commences par quoi ?
un mvp à haute fidélité (en gros une beta) ?

steph

Merci Stéphane,
Ce sera une version (presque) finale qui s’ajustera après test auprès d’un panel.
Comme il s’agit de pratiques éprouvées sous forme d’une méthode, il est surtout question d’affiner la présentation, la cible et le marketing.

Personnellement je pense qu’il faut avoir un business model solide.

Ton BP te sert juste pour faire beau aux vieux cons qui en ont besoin d’un pour pouvoir valoriser ton projet (i.e. des banquiers).

Ça peut servir d’indicateur, d’outil de prévision. Mais ne doit jamais devenir la base de ton projet.

Bonjour à tous,

C’est sans doute un problème sémantique, mais en général (en tout cas dans l’acception startup et dans la culture US qui l’a longtemps nourri), BP /= plan de financement. Tout entrepreneur d’avoir un « plan » en tête pour son business: quelle techno, quelle protection de l’IP, quel produit pour résoudre quel problème, quels vecteurs pour attaquer quels marchés avec quel prix et face à quels concurrents, quelles ressources humaines, techniques, financières à mettre en oeuvre pour tout ça. Je pense qu’on a tous ça en tête, dans le projet ou dans l’exécution de notre entreprise; c’est bénéfique de savoir l’écrire en terme synthétique.

Ca sert à se clarifier les idées pour soi-même et pour les gens qui sont concernés (associés, principalement). Puis ça peut servir de mire: pour mesurer les écarts, apprendre et ajuster.

Enfin, effectivement, le BP contient un plan de financement qui peut être requis par les banquiers et les VCs. Avec une importance variable en fonction de l’état de maturité de l’interlocuteur. Des vieux cons dont on peut, ou pas, avoir besoin :wink:

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