Freelance - Pourquoi ne pas rester auto-entrepreneur ?

Bonjour à tous,

Je suis développeur web en freelance depuis quelques mois maintenant, et j’ai naturellement commencé en choisissant le statut d’auto-entrepreneur.

C’est un statut que j’apprécie plutôt bien. En tant que développeur mon bénéfice est presque égal à mon chiffre d’affaire, et le plafond du CA à 70 000 € me convient très bien. La comptabilité simplifiée ne me prend que très peu de temps. La déclaration du CA et le paiement des charges sont des processus très simples.

Je vois cependant pas mal d’autres développeurs freelances ayant créés une « vraie » société, et j’essaye donc de comprendre pourquoi.

A première vue, j’y vois surtout des inconvénients. Les coûts qui semblent bien plus élevés (création de l’entreprise, charges, comptable, compte bancaire pro…) et donc les risques aussi.

Je suis donc curieux de savoir ce qui vous a amené à monter une vraie société pour ce type d’activité.

Bonjour,

Pour de la prestation de service « pure et dure » le statut AE est intéressant, mais à quand même c’est limite et entre autres le plafond. Sachant que chaque situation est spécifiques.

Le fait de passer sous structures est certes plus coûteux, mais permets de protéger les bien personnels, de dissocier… de s’associer de façon plus ou moins souples… Etc.

Beaucoup de freelance ont un autre statut parce qu’avant on pétait vite le plafond.

Les auto entrepreneurs ne sont pas considérés « pareil » que les entreprises réelles.
Ensuite puisque tout ce que tu factures est considéré comme du CA, si tu inclus des frais pro dans ta facturation, ces frais ne sont pas déclarables donc ils gonflent artificiellement ton CA.
Conséquences :
Plus tu depenses plus tu t’approches du plafond
Tes cotisations URSSAF sont indexées sur ton CA

Tu n’as pas de protection de ton patrimoine perso. Sinon faut passer en EIRL je crois bien et alors tu bascules en régime soumis à la TVA.
Tu es seul à te battre en cas d’impayé.

Pour ces différentes raisons j’ai abandonné le statut AE au profit du portage salarial.
Et je respire davantage.
J’ai une chargée de compte aux petits soins.
Et heureusement parce que en matière de compta et gestion de CA je suis vraiment un boulet. C’est vraiment un métier à part entière.

Pour la compta, tu prends un comptable. Comme t’as pas beaucoup de factures, tu peux négocier le tarif. Le portage coûte déjà cher par rapport à une SASU ou SARL mais encore plus par rapport à AE.
Après dans l’info, on n’a pas beaucoup de frais (un pc, quelques licences et c’est parti). En AE, ça reste gérable. La compta est simplifiée. J’ai vu des freelance en AE et qui ont migré en EIRL à cause du plafond. Je penses que si c’était à refaire, ils resteraient en AE.

Merci pour ta réponse @Joris_Askalia, je suppose donc que nous n’avons pas vraiment la même activité. En ce qui me concerne, je n’ai aucun des inconvénients dont tu possédais. Je n’ai pas de frais pro, donc CA = bénéfice, donc pas de problème avec mes cotisations URSSAF. Je n’ai pas besoin de compta, je dois y passé 30 minutes par mois actuellement histoire de remplir mon carnet de recettes.

Pour ce qui est de la protection du patrimoine perso, c’est un point sur lequel je ne suis pas vraiment renseigné par contre. Pour les impayé c’est simple. Je développe des applications web. On ne me paye pas, j’éteins le serveur. :laughing: Mais ta remarque m’interesse, en quoi tu es mieux protégé en cas d’impayé sous structures ?

@Berfhaen, ça confirme un peu ce que je pensais, merci. :slight_smile:

J’envisageais l’AE comme point de départ de mon activité principale comme développeur.
Donc nos situations sont différentes effectivement. Tu fais ton activité en AE comme un « a coté » ?

Impayés :

Pression de ta part :
certes tu peux priver ton client de la production que tu as effectuée : couper le serveur, supprimer son accès au code source. Il n’empêche que couper un serveur n’est qu’un moyen de pression, or ce qui importe avant tout c’est d’être payé.
Si ton activité en AE est un « à coté » alors un impayé est moins préjudiciable que c’est si c’est ton activité principale.

Protection impayés :
Un caractéristique importante de ma société de portage c’est qu’elle valide la situation de mon client avant de valider un contrat. C’est de l’affacturage. Elle évalue le risque de non solvabilité, l’état du bilan, etc…
Bien sur elle prend chaque mois 6% de ce que je facture, pour la gestion de mon activité, incluant cette assurance affacturage.
Et concrètement si le client refuse de payer ou dans un délai pas raisonnable, la société de portage peut m’avancer mon salaire, et sait très bien déployer les recours juridiques nécessaires pour « inciter » le client à payer ce qu’il doit.

Je comprend ton point de vue pour les impayés. Pour le moment je n’ai pas eu de problèmes, je verrais ça avec l’expérience.

Il s’agit de mon activité principale, pourquoi ?

Les impayés c’est plutôt le genre de sujet sur lequel on est plutôt « tendu » en général.
Tu sembles plutôt serein à ce sujet. tant mieux :smiley:
Du coup j’en ai déduis à tort que tu faisais ca en « à coté », donc moins critique.

Quand j’ai commencé en AE, je considérais les impayés plus comme un mythe. genre « ca arrive qu’aux autres »(LOL). Et puis j’ai essuyé un impayé important et je l’ai mal vécu.

C’est quand même notre gagne-pain derrière, et en freelance on se sent souvent seul à se défendre.
Et si on a pas deja une treso correcte, surtout au début, pour absorber ce genre de mésaventure, ca cause pas mal
de stress.

Mais je pense que c’etait du aussi a une négligence de ma part : méconnaissance de mes recours.

Info utile : Facturation auto-entrepreneur : Le recouvrement de créances simplifié

Je verrai ca avec l’expérience

Se manger des poutres fait partie du « jeu » en freelance, ca arrive et c’est formateur. Mais celle de l’impayé, si tu peux éviter, enfin plutôt l’encadrer…ca vaut le coup.

Merci pour le lien, ça peut toujours être utile !

Mais c’est vrai que je me couvre au maximum.

J’ai met toujours un acompte d’au moins 30%, et si le projet dure vraiment très longtemps j’étale les paiements.

Et surtout, je choisi mes clients. J’évite les petits projets du genre petit wordpress de 5 pages, à faire en 2 semaines, à l’arrache, sans budget. Enfin je communique au maximum pendant le projet, j’effectue un maximum de points d’avancement pour être toujours sûr d’avoir un client satisfait en face et corriger ce qui ne va pas au fur et à mesure, plutôt que de tout déballer à la fin. Car je suppose que les impayés arrivent principalement avec des clients insatisfaits auxquels on ne livre pas ce dont à quoi ils s’attendaient.

ya des impayés de toutes sortes :

insatisfaction client (environ 1 milliard de raisons allant de de très bonnes à très mauvaises)
client qui pivote son besoin et rechigne a payer un projet mort-né
mauvaise foi client
forfait mal estimé (perso je fuis le forfait)
et j’en passe

L’acompte c’est pas toujours évident à négocier quand c’est ton premier projet avec un client.
maintenant si la relation de confiance est déja établie, tu enlèves un paquet de risque.

On peut justement s’en servir pour évaluer le client. Un client qui ne veux pas payer d’acompte ou qui le négocie, je ne travail pas avec lui. Dès le début il annonce des problèmes financiers. C’est justement le type de client à éviter je pense.

Concernant le forfait, j’ai justement du mal à trouver un moyen de m’en débarasser. Mais c’est un autre sujet, qui m’interesse aussi, je vais t’envoyer un message pour continuer la discussion ailleurs. :slight_smile:

l’acompte effectivement ca permet de révéler un signal qui annonce mal les choses.
ok pour le reste car on sort du débat du départ.

Bonjour Joris,
Pour reprendre tes propos, « Tu n’es pas seul à te battre en cas d’impayé », j’ai découvert récemment une plateforme de recouvrement en ligne sur laquelle les auto-entrepreneurs peuvent déposer leur factures impayées et en obtenir le paiement par des professionnels mais avec beaucoup moins de frais puisque GCollect attribue le recouvrement de la créance au professionnel le moins disant. Il y a eu de nombreux articles dans la presse, c’est un ancien huissier qui a mis en place ce système pour que les TPE et les individuels puissse aussi agir en cas d’impayé.

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