Bonjour Karim,
Re-situons le contexte, je parle de start-ups early stage. Des boîtes qui, comme tu le dis, doivent découvrir leur marché. Trouver leur product-market fit en validant une à une des hypothèses prises sur un marché donné, tout en devant se battre contre le fait que personne n’en a rien à foutre, à priori … Si tu veux des sources, disons Four steps to the epiphany, ainsi que la décennie de littérature qui en a découlé.
Je vais préciser, avec une définition un peu restrictive de ces start-ups early stage : ce sont des boîtes qui font moins d’5M d’euros de CA aujourd’hui, éventuellement seedées, et qui n’ont que deux options : valoir 100M+ en 5-10 ans, ou mourrir. Toute demi mesure se résume à la seconde option, malheureusement.
Je suis venu exposer une opinion. Opinion qui n’engage que moi, et je suis bien content que des gens ne soient pas d’accord. Je note ta critique, tu veux des chiffres, appuyés sur des éléments concrets, et tu as raison. C’est en réalité hyper difficile a sortir, les chiffres ont assez souvent pas mal de biais (et pour n’en citer qu’un, on leur fait dire ce que l’on veut).
Dans les source que tu cites, il y a deux problèmes majeurs :
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les deux liens fournis (en dehors de la vidéo) sont des contenus sponsorisés (l’un est produit par une agence SEO, l’autre par une boîte visiblement de produit autour du SEO), et il est difficile de prendre cela comme point de référence.
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ils parlent du « web » en général, pas de produits de start-ups early stage, il est indéniable qu’une grande partie du revenu web passe à un moment par du search mais ce n’est pas le sujet. Une grosse majorité des « revenus générés sur le web » sont générés par des boîtes qui sont largement au delà du stade dont nous parlons, ou sur un modèle tout autre (conseil). Je vais même plus loin, on peut considérer comme négligeable le revenu généré par ces start-ups, par rapport à l’ensemble des revenus de boîtes « web ». Dur donc de raisonner sur un chiffre se voulant « global ».
Tout à fait ok avec le facteur « momentum » (je n’ai pas revu la vidéo, mes souvenirs sont un peu flous mais de mémoire c’était la conclusion), mais le momentum c’est principalement une question de marché, pas de channel.
Je pense, à te lire, que j’ai mal fait passer mon message (je suis preneur d’idées, sachant que je base pas mal de mes réflexions sur des informations que je ne peut pas révéler, mais qu’il faut que je trouve une manière de le faire quand même sans violer de secret). Je vais donc essayer différemment :
Le search n’est pas un canal à négliger, loin de là. Ç’en est un parmi d’autres. Je pense juste que l’approche SEO actuelle de pas mal de jeunes entreprises que je croise, ainsi que d’une de celle que j’ai co-fondé par le passé, sont à côté de la plaque à ce sujet. Le « SEO for the sake of SEO » est pour moi, une erreur. Tu ne fais pas du search efficace en créant de l’artifice au détriment de ton produit, qui plus est ciblant des éléments hors de ton marché, à savoir ici, les robots.
Pour illustrer mon cas, nous avons pu griller assez facilement l’intégralité ou presque des marques que nous distribuions en terme de position SERP (et je parle des 3 premiers résultats de première page), ce n’est pas pour ça que nous avons trouvé notre product market fit. À le refaire, je garderai toutes les resources dépensées dans ce domaine pour les investir ailleurs.
Un autre exemple plus conséquent et qui n’a pas fini de refroidir : Take Eat Easy. Je ne sais pas quelle énergie ils ont mis dans le SEO, mais il faut avouer que leurs résultats étaient excellents. Premiers sur la majorité des restaurants, sur chaque marque, alors même que certains ont une présence web et qu’ils sont pour la quasi totalité distribués par leurs deux concurrents majeurs. 6 mois ou presque après leur annonce de mise en liquidation, ils étaient encore premiers sur la majorité, devant leurs concurrents vivants. Mais ça n’a pas empêché la fermeture (attention, je ne dis pas que c’est la cause, mais ce n’est pas non plus un facteur majeur de succès). Et ils avaient largement passé le cadre restrictif que j’annonce en intro.
D’accord avec toi sur la valeur de la lapalissade «un produit génial se vendra tout seul parce qu’il est génial». D’ailleurs je n’ai jamais dit qu’un produit « génial » se vendrait tout seul, je me suis mal exprimé sur cette partie. Je parlais plutôt, comme tu l’as bien redit, d’un produit qui résout très bien les problèmes de ses cibles, un MVP rentre parfaitement dans ce scope (à condition de saisir correctement le M mais surtout le V). Le SEO ne tends jamais vers le minimum, et encore moins vers la viabilité.
By the way, qu’entends tu par « produit d’information » ? Tu dis que le but n’était pas d’en faire un business ? Qu’entends tu par « décoller », du coup ? J’essaie de comprendre, car je ne suis pas sur qu’on parle de la même chose.
Romain