Le SEO, perte de temps et d'énergie typique du startupper !

À force d’entendre des fondateurs de start-ups me raconter à quel point le SEO est une formule magique qui va les rendre milliardaires, j’ai décidé de donner mon avis une fois pour toutes.

Certes, le SEO est un sujet, mais pas celui d’un startupper (article complet ici, je résume ci dessous).

Points clefs :

  • Le temps et l’énergie disponible dans une startup early stage sont le facteur limitant, pas de temps à perdre sur un sujet annexe.
  • Les moteurs de recherchent vous pousseront en avant si vous avez un produit génial que les gens adorent. Alors autant se concentrer sur rendre le produit génial.
  • Pour atteindre l’excellence côté produit, vous devez écouter vos cibles, les comprendre, et délivrer une solution géniale à leurs problèmes. Si vous vous focalisez sur le SEO pour le SEO, vous allez aussi vous focaliser sur les problèmes des robots, qui ne deviendront jamais vos clients.
  • Contrairement à une idée reçue assez courante, le SEO coûte très cher (et je n’inclus même pas d’éventuelles charges de conseil externes)

Quelles sont vos opinions à ce sujet ? Je sais que j’ai pris un parti quasi extrême, volontairement (et basé sur mon expérience), mais je suis curieux de savoir s’il est partagé …

Romain

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Un produit génial se vendra tout seul parce qu’il est génial… C’est une vue de l’esprit.
Ce n’est pas le caractère génial d’un produit/service qui en assure le succès, mais le time to market.
Autant se concentrer sur un produit pas si génial que ça (un MVP par ex.) et s’assurer du time to market.
Et qui dit time to market, dit rencontre avec son marché… et on le rencontre comment sur le web?

source (sous-titres en FR dispo):

Il est certain que si tu es artisan boulanger, aucun intérêt de perdre son temps sur le SEO, par contre sur un business full web… c’est un peu la base:
40% de clic si 1ere position (desktop ou mobile), 90% des clics sur les 5 premières position.
source: http://www.abondance.com/actualites/20160108-15988-infographie-taux-de-clic-et-positionnement-seo.html

La recherche naturel représentant 51% du trafic des sites, le SEO ne parait pas être une si mauvaise idée que ça. Surtout que 40% des revenues générés sur le web le sont par le trafic naturel.
source: https://www.brightedge.com/resources/research-reports/content-optimization

C’est bien de donner son avis, ça peut faire débattre ou se poser des questions.
Mais sans sources pour appuyer ses dires, c’est contré en 3 arguments.

PS:
J’ai vendu près de 150 produits d’information sur le web (c’est peu, mon but n’était pas de faire un business mais de comprendre le web business). Cette modeste expérience me permet de faire un retour sur le sujet:
70% du trafic était naturel, or je ne me suis que peu concentré sur le SEO mais énormément concentré sur les RS professionnels (qui ne représentent que 20% de mon trafic) pensant bien faire pour cibler.
Résultat, ce que j’ai lancé a mis 3 ans à décoller. Avec du SEO, je pense que j’aurais pu gagner 2 ans.
Il y a d’autres leviers, mais celui-là ne peut en aucun cas être négligé.

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Bonjour Karim,

Re-situons le contexte, je parle de start-ups early stage. Des boîtes qui, comme tu le dis, doivent découvrir leur marché. Trouver leur product-market fit en validant une à une des hypothèses prises sur un marché donné, tout en devant se battre contre le fait que personne n’en a rien à foutre, à priori … Si tu veux des sources, disons Four steps to the epiphany, ainsi que la décennie de littérature qui en a découlé.

Je vais préciser, avec une définition un peu restrictive de ces start-ups early stage : ce sont des boîtes qui font moins d’5M d’euros de CA aujourd’hui, éventuellement seedées, et qui n’ont que deux options : valoir 100M+ en 5-10 ans, ou mourrir. Toute demi mesure se résume à la seconde option, malheureusement.

Je suis venu exposer une opinion. Opinion qui n’engage que moi, et je suis bien content que des gens ne soient pas d’accord. Je note ta critique, tu veux des chiffres, appuyés sur des éléments concrets, et tu as raison. C’est en réalité hyper difficile a sortir, les chiffres ont assez souvent pas mal de biais (et pour n’en citer qu’un, on leur fait dire ce que l’on veut).

Dans les source que tu cites, il y a deux problèmes majeurs :

  1. les deux liens fournis (en dehors de la vidéo) sont des contenus sponsorisés (l’un est produit par une agence SEO, l’autre par une boîte visiblement de produit autour du SEO), et il est difficile de prendre cela comme point de référence.

  2. ils parlent du « web » en général, pas de produits de start-ups early stage, il est indéniable qu’une grande partie du revenu web passe à un moment par du search mais ce n’est pas le sujet. Une grosse majorité des « revenus générés sur le web » sont générés par des boîtes qui sont largement au delà du stade dont nous parlons, ou sur un modèle tout autre (conseil). Je vais même plus loin, on peut considérer comme négligeable le revenu généré par ces start-ups, par rapport à l’ensemble des revenus de boîtes « web ». Dur donc de raisonner sur un chiffre se voulant « global ».

Tout à fait ok avec le facteur « momentum » (je n’ai pas revu la vidéo, mes souvenirs sont un peu flous mais de mémoire c’était la conclusion), mais le momentum c’est principalement une question de marché, pas de channel.

Je pense, à te lire, que j’ai mal fait passer mon message (je suis preneur d’idées, sachant que je base pas mal de mes réflexions sur des informations que je ne peut pas révéler, mais qu’il faut que je trouve une manière de le faire quand même sans violer de secret). Je vais donc essayer différemment :

Le search n’est pas un canal à négliger, loin de là. Ç’en est un parmi d’autres. Je pense juste que l’approche SEO actuelle de pas mal de jeunes entreprises que je croise, ainsi que d’une de celle que j’ai co-fondé par le passé, sont à côté de la plaque à ce sujet. Le « SEO for the sake of SEO » est pour moi, une erreur. Tu ne fais pas du search efficace en créant de l’artifice au détriment de ton produit, qui plus est ciblant des éléments hors de ton marché, à savoir ici, les robots.

Pour illustrer mon cas, nous avons pu griller assez facilement l’intégralité ou presque des marques que nous distribuions en terme de position SERP (et je parle des 3 premiers résultats de première page), ce n’est pas pour ça que nous avons trouvé notre product market fit. À le refaire, je garderai toutes les resources dépensées dans ce domaine pour les investir ailleurs.

Un autre exemple plus conséquent et qui n’a pas fini de refroidir : Take Eat Easy. Je ne sais pas quelle énergie ils ont mis dans le SEO, mais il faut avouer que leurs résultats étaient excellents. Premiers sur la majorité des restaurants, sur chaque marque, alors même que certains ont une présence web et qu’ils sont pour la quasi totalité distribués par leurs deux concurrents majeurs. 6 mois ou presque après leur annonce de mise en liquidation, ils étaient encore premiers sur la majorité, devant leurs concurrents vivants. Mais ça n’a pas empêché la fermeture (attention, je ne dis pas que c’est la cause, mais ce n’est pas non plus un facteur majeur de succès). Et ils avaient largement passé le cadre restrictif que j’annonce en intro.

D’accord avec toi sur la valeur de la lapalissade «un produit génial se vendra tout seul parce qu’il est génial». D’ailleurs je n’ai jamais dit qu’un produit « génial » se vendrait tout seul, je me suis mal exprimé sur cette partie. Je parlais plutôt, comme tu l’as bien redit, d’un produit qui résout très bien les problèmes de ses cibles, un MVP rentre parfaitement dans ce scope (à condition de saisir correctement le M mais surtout le V). Le SEO ne tends jamais vers le minimum, et encore moins vers la viabilité.

By the way, qu’entends tu par « produit d’information » ? Tu dis que le but n’était pas d’en faire un business ? Qu’entends tu par « décoller », du coup ? J’essaie de comprendre, car je ne suis pas sur qu’on parle de la même chose.

Romain

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Plutôt d’accord avec Romain. Focus sur le produit et le service rendu.
Il faut prendre le SEO comme un levier pas comme un objectif.
Aujourd’hui on lit la même chose avec l’UX, à savoir : ça va tout résoudre, le business va s’envoler, les utilisateurs vont adorer…
Ces discours existent car ils sont des opportunités de business pour des entreprises en quête de clients.

Bonjour Romain,
Je comprends mieux ton point de vue, le 1er message et ton article étant moins précis.

Il reste quand même un soucis dans ton explication… Le fait d’englober toutes les startup (peu importe le CA).

Je ne pense pas que l’on puisse affirmer « seo, perte de temps » pour n’importe quel business.
Ton exemple take it easy rejoint celui de mon boulanger… Totalement d’accord avec toi, le seo n’est pas la priorité, très loin de là.

Idem pour tout ce qui est B2B, aucun intérêt dans les premiers mois… Il faut aller chercher le client en face a face.

Mais en affirmant ceci tu occultes complètement le business full web et là ton argumentaire ne me va pas.

La zone de chalandise est Le web et si tu n’est pas bien placé dans les serp, pas de business.
C’est comme si, en physique, tu ouvrais un magasin de vêtements à l’extérieur du centre ville… Loin des yeux, loin du portefeuille.

Les 1ère place dans les moteurs de recherche c’est comme la rue la plus passante d’une ville… C’est là que ce fait le business.
Donc SEO. Et comme un fond de commerce en plein centre, une bonne place serp ca a un prix, on est d’accord.

Une affirmation comme la tienne ne vaut que sur une partie de marché, comme je l’expliquais dans mon précédent message.

Mais lorsqu’on vit full web, et que l’on voit que 40% des revenus générés le sont par le trafic naturel, cela montre bien que pas loin de la moitié des transactions ont été réalisées grâce au SEO.

Tu ne peux pas occulter ceci d’un revers de la main en disant que ce sont des grosses boîtes, on parle revenu et non % de trafic (bien évidement siphonné en grande partie par les gros).

Au final, je ne suis qu’en partie d’accord.
Je trouve juste que la position et argumentation sont faites un peu à l’emporte pièce (aucune segmentation de faite, pas de différence entre les business, on ne parle pas de la cible, etc.)
Ça mérite un peu plus de finesse à mon avis.

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Sur ce point Karim, j’aimerais un peu plus d’explication sur ce que tu appelles « business full web ».

Car pour moi, la zone de chalandise de Take Eat Easy c’est le web. Idem pour un acteur ecommerce (ex: Zalando, Amazon, etc …).
Je place leur activité full web, certes limitée à l’instant T sur une zone géographique à cause des livraisons mais quand même full web.

Question en passant:
pour le ecommerce, est-ce que le SEO est une activité compliquée/lourde ? Chaque produit est différent et les recherche se font sur les types produits et non sur le concept (= je chercher frigo et pas électroménager) ?

Lorsque l’entreprise est en phase de croisière, oui, l’activité peut passer full web.
Mais pas avant.

Il faut lancer le service sur une zone géographique restreinte, ce qu’on fait bon nombre de gros (AirBnB par ex) et faire connaître le service pour développer l’activité.

Pour de la livraison de repas, pour démarrer, je vois bien du commercial en direct avec les entreprises (ce que font beaucoup de sociétés de livraison de repas).
Combien de personnes mangent entre midi et 2 au boulot? Pas mal !

Du commercial auprès des restaurateurs pour qu’ils promeuvent le service auprès de leurs clientèles (pour les soirées foot ou dimanche soir ou l’on revient de we sans vouloir s’embêter à faire à manger et pas envie de sortir).

Se faire connaître localement passe par du contact direct (ca ne veut pas dire que c’est facile).
De 1 à 3 ans pour se développer comme n’importe quelle entreprise.

Ensuite, c’est dans la phase développement (autres villes) qu’entre en jeu la visibilité sur le web (tout en gardant l’approche du début).
Mais ca c’est à voir avec le nombre de recherches mensuelles par secteur geo sur la vente à emporter… Si ca se trouve c’est trop faible pour investir en SEO (je ne connais pas les habitudes sur le sujet, je suis encore de la vieille école avec le bouche à oreille)

Il faut se placer sur électroménager, frigo, réfrigérateur, le nom des marques , sur frigo promo, frigo pas cher, sur les caractéristiques techniques les + recherchées comme froid ventilé, etc etc. Et tout les termes longues traines.
Et avoir une bonne architecture de site.

Un Google trend par ex. aide à connaître le nombre de recherche sur un terme et termes adjacents ainsi que l’évolution de cette recherche dans le temps, par secteur geo.

Ensuite il y a d’autres leviers comme le marketing (ca à ete le génie de venteprive.com qui au début ne fonctionnait que par cooptation), pour avoir le coup de pouce au départ qui fait grimper dans les serp.

Je ne suis pas du tout un spécialiste SEO, mais il est clair que si je devais me lancer sur un site E-commerce, c’est avant la conception du site que je ferais appel un un expert pour déjà construire un site optimisé. Ensuite tout au long de la vie du site avec l’ajout d’articles au catalogue.
Donc oui, c’est lourd et compliqué

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Bonjour,

Avant d’être artisan électricien, j’étais aussi développeur web à mes heures perdues. Et savez-vous ce qui me permet aujourd’hui d’avoir des clients ? Tout ce que j’ai appris et fais pour le SEO !

Cela commence par la conception du site en passant par l’optimisation des images, le JS, le CSS et le code HTML + le code coté serveur (temps de réponse, cache), mais cela ne suffit pas bien sûr, on peut avoir un joli site qui décoiffe, mais s’il n’a aucun contenu, Google on peut l’oublier ! Je parle de Google, car pour l’instant malheureusement c’est lui fait la pluie et le beau temps.

Pour résumer la réussite d’un site, c’est son contenu, la bonne logique et le bon code pur et dur, pas les usines à gaz comme WP ou Joomla.

Bonjour,
Alors ca abonde encore plus dans le sens de ce que j’ai écrit avant ( même si la balangerie est avant tout un commerce de proximité)

On ne parle pas de la même chose, je t’invite à relire ma segmentation : Start-up, c’est à dire <1M CA aujourd’hui, valo >100M dans 5 ans.

Tout ce qui sort de cette segmentation est hors sujet, pour le cadre de mon article. Sont donc exclus, de manière non exhaustive : les boulangeries, les petits business numériques et à fortiori les agences web, agences de conseil et agence sem/seo.

(edit : on va rester côté légal …)

Soyons précis alors.

Le club français des 100 patates depuis 2004 :

Il me semble assez difficile de se passer de seo vu les business.

Je ne connaissais pas cette liste (ce ne sont que les boîtes rachetées, mais ça donne une bonne idée du profil). Mais depuis avoir lu l’article et vu quelles étaient ces entreprises, je ne suis carrément plus d’accord avec le 1er message.