"Les vautours de la tech"

Hello,

Si vous débutez en freelance, faites attention aux « pseudo intermédiaires à valeur ajoutée ».

Adrian Tombu (disclaimer: il est dans mon réseau de freelances, réseau qui n’a rien à vous vendre ici je précise) vient de faire un article « coup de gueule » sur le sujet qui fait écho à mon ressenti:

Ces personnes sont généralement sur tous les forums (comme celui-ci, groupes Facebook etc) concernant les technos, et indiquent pouvoir faire travailler « leurs équipes », sauf que derrière c’est de la mise en relation à valeur ajoutée très faible (pour vous et le client), et une grosse commission récurrente.

Voilà petit coup de gueule que je partage, en espérant que ça sera utile à certains ici!

– Thibaut

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Ca serait cool d’en savoir plus sur ces vautours. Qu’est-ce qu’ils font de leur journée ? Comment trouvent-il les clients ? Gèrent-il le recouvrement ? Que font-il en cas de problèmes ?

De l’autre coté, comment se protéger en tant que freelance ? que faut-il attendre d’un intermédiaire et à quel prix ?

Chez Human Coders, centre de formation pour dev, on avait parfois du mal à expliquer notre valeur ajoutée au début. Tout nos formateurs sont freelances, d’où le lien :slight_smile: (même si on fait un métier assez différent des sociétés évoquées dans l’article)
Aujourd’hui, on prend beaucoup plus le temps d’expliquer tout ce qu’on fait (com, relation client, dossier financement, recouvrement, SEO, logistique, location de salles…)
On a aussi un Slack avec tous nos formateurs, et on partage notre quotidien avec eux, les pb qu’on rencontre, les questions qu’on se pose…
Et tout roule depuis qu’on fait ça :slight_smile:

Bonjour,

Article qui décrit bien une réalité que je connais, hélas. Et qui n’est pas propre à la tech même si ce secteur était un peu épargné. C’est apparu dès que l’on a créé le statut d’autoentrepreneur (mais cela n’a fait qu’accélérer un processus qui serait apparu sans ce statut).

Ma propre activité est visée par le phénomène, de plein fouet, et nos instances multiplient les procès contre ces intermédiaires bidons.

Du matraquage publicitaire.

Dans toutes les directions :

  • vers les clients,
  • vers les freelance pour se constituer un panel de professionnels. Nos boîtes mél débordent de sollicitations de ce genre (avocatdeconfiance.*fr, si vous me lisez sachez que vous commencez à nous les briser menu).

« viendez vous enregistrer chez nous et vous aurez plein de clients supplémentaires retour de l’être aimé chance bonheur santé grand marabout et médium ».

Grâce au matraquage publicitaire (avec internet, la TNT, les journaux gratuits, les vecteurs de pub se multiplient et cette concurrence fait chuter les prix de la pub). Mais pas seulement. Il leur faut donner l’impression au client qu’ils fournissent une valeur ajoutée. Un procédé courant ? Noter les freelance. Ils ont un site répertoriant ceux-ci et leur attribuent une note en fonction de leur taux de satisfaction ; entrez « cherche pas cher plombier/avocat/développeur web/pute » - c’est des proxos, hein - dans un moteur de recherche… et zou.

Inutile de dire que cette notation est encore plus bidonnée qu’un hit-parade de chaîne de radio des années 70 et se fonde sur des retours clients imaginaires. Je suis moi-même répertorié sur des sites de notation d’avocats avec une note calculée à partir de… zéro retour clients.

« C’est si bon de rire parfois »

Rien. Ils assurent une mise en relation et touchent leur commission pour ça, ils sont pas payés pour faire autre chose. Leur but est de faire rentrer un max de sous en en faisant le moins possible.

En soi, le procédé n’est pas forcément malsain ; à la base par exemple, une marketplace n’est pas très différente… Mais attention à ne pas faire appel à n’importe qui. Le souci évoqué par Adrian Tombu en fin d’article est que beaucoup de dévs sont tellement précaires qu’ils sont prêts à n’importe quoi pour avoir un peu de CA en plus.

Les professions les mieux organisées sont celles qui résistent le mieux à ces vautours, en leur faisant concurrence. Les exploitants agricoles qui font de la vente directe par exemple ont des sites qu’ils contrôlent, souvent avec un statut coopératif donc des commissions faibles. Moi, je ne me suis inscrit que sur un seul site de mise en relation, celui créé et contrôlé par nos instances représentatives, et je me suis inscrit sur un annuaire privé d’avocats… dont je connais les dirigeants (si vous me voyez sur un autre site, c’est qu’on m’y a inscrit sans me demander mon avis et si vous voyez une note : fuyez, pauvres fous !).

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C’est pas compliqué, il suffit de chercher sur Google « site freelance » et voilà !
On y trouve la plupart de ces Vautours qui se gavent sur le dos des freelances.

C’est on ne peut plus vrai et en plus ce phénomène s’est étendue à presque tous les secteurs disponibles en micro entreprise.

Dans lesquels je place les sites tels que 5euros, Fiverr, graphiste.com, codeur.com, Malt, Upwork, 404work, etc.

Parce que ce sont des sites de mises en relations, où on te promet à toi, freelance, que tu vas trouver des pleins de clients et gagner du CA à gogo, et autres promesses Monts et Merveilles. (Et pour les avoir testés, je sais de quoi je parle).

En fait, c’est même généralisé à tous les freelances qui débutent et qui ont du mal à trouver des clients (ou qui ne savent pas comment faire).

Bref toi freelance débutant, au départ tu t’y inscris bêtement en te disant que ça vaut le coup.
Au final une fois sur le site on se rend compte que la concurrence y est très rude, que les prix sont tirés vers le bas ( et ça revient à faire le trottoir…) et que finalement faut payer pour être le plus visible possible.

Généralement, ces vautours te proposent de payer en moyenne 30 balles par mois pour contacter des clients. On nous y propose aussi des packs à 150 € le mois pour avoir plus de visibilité et plus de clients, etc. Et finalement quand on a essayer une fois qu’on a gagné 0 client et même pas rentabilisé l’abonnement on a juste l’impression d’être une vache à lait.

Ensuite lorsqu’on a la chance d’avoir un client via ces plateformes, les commissions tu les sens passées aussi. Quand tu sais que certaines de ces sociétés prennent des commissions allant jusqu’à 30% de ton tarif … gloups

Il y a deux ans j’ai eu la mauvaise idée de tester ces plateformes et j’ai vite laissé tomber.

Comme le dit Vincent, rien.
Une fois j’ai eu un litige avec un client sur une de ces plateformes. Le support m’a répondu qu’ils ne pouvaient rien faire et que je devais me débrouiller avec le client. La seule solution c’est de trouver un arrangement avec le client.

Et même en ayant une bonne note et des avis positifs durement gagnés, cela ne garantit nullement d’avoir plus de clients, ni plus de visibilité.

En réalité, tout le système se base sur le pay to win si je peux dire. Et se sera toujours ceux qui paient chaque mois des centaines d’euros qui auront le pus de visibilité et le plus de clients.

Si l’on veut se développer et fuir les Vautours, c’est même la meilleure stratégie : avoir son propre site web, du contenu de qualité, des réseaux sociaux et une stratégie de communication. Ce que font la plupart des entreprises en fait.

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Ca me rappelle une expérience douloureuse avec Malt et un client. Soit disant, ils te vendent la RCP (dont le juridique) par une grande compagnie d’assurance. Sauf que quand il y a un problème, ils te disent tous « démerde toi » avec le doigt qui va bien.
Malt a « résolu » ça en me proposant de ne pas faire payer 3 jours de boulot (sur 13). Bref, je ne suis plus jamais disponible chez eux et je pense même supprimer mon profil car plus besoin du freelancing.

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Ca tire à vue je vois :slight_smile:

Avant de commencer, je suis un des co fondateurs de Malt. J’ai également été freelance pendant 6 ans. j’ai fait du service, de l’édition de logiciel etc…

Voila, comme ca vous savez que mon avis est partisan.

Donc oui je suis partisan, j’ai monté cette société en ayant fait au préalable partie de trois autres collectifs de freelances, les zindeps, devlyon, lateral-thoughts.
J’ai toujours eu le souhait de créer un outil pour aider la communauté freelance, résoudre les points de douleurs principaux et remuer le secteur qui souffre de pas mal de mauvaises pratiques.
Dans Malt il y a de nombreux freelances ou ex freelances, ou ex salariés de Malt qui sont devenus freelances. Le freelancing c’est le sujet principal des gens qui font ce service.

Est ce que c’est parfait ? J’imagine que non. Rien ne l’est et c’est toujours simple de critiquer vue de loin en y mettant les interprétations que l’on veut.

Pour répondre de façon très globale au thème de ce thread, le sujet est plutot ancien. Ca fait maintenant depuis les années 60 qu’il y a des ESN qui se sont montés sur le fait d’apporter une expertise/force de frappe en dehors des boites.
Depuis 20 ans le freelancing gagne du terrain car individuellement les gens s’y retrouvent d’avantage. Et qui dit freelancing, dit nouvelles problématiques, donc nouveau modèle.

Etre freelance comporte des difficultés, administratives, commerciales, techniques etc… Certains, agences, ESN, plateforme, avec beaucoup de bonne foi tentent d’apporter de l’aide sur certains points.
D’autres, surfent sur le sujet par opportunisme et effectivement n’appportent pas forcément grand chose.

Ici je ne listerais pas ce que je considère comme sérieux ou non. Si certains le souhaitent je peux le faire en off. J’ai aucun de mal à dire du bien d’autres boites. Je considère que tout ceux qui ont de bonnes intentions font partie d’un écosystème qui fait aujourd’hui la réussite du freelancing et des individus en général (le travail étant une composante majeure de nos vies).

Il y a des freelances qui sont totalement autonomes et qui n’ont besoin de personne, qui savent monter leur boite, gérer leurs litiges, gérer leurs paiements, leur compta, leur tréso, leur pipeline commercial etc… Et parfois il y en a qui ont besoin d’outils, de service : des comptes pro simplifiés, de l’avance de paiement, une assistance médiation, un suivi global de leurs factures, des relances de paiement automatisé, un pipeline commercial plus diversifié etc…
Vous tous si vous êtes freelances vous avez une facon de le vivre différente.
Entre le freelance qui a un client par an en mission longue, celui qui fait 5 clients par mois, celui qui se baladent constamment à travers la france, celui qui peut occuper 220 jours par an, celui qui fait du remote depuis la Creuse, celui qui doit prospecter 2 jours pour en travailler un.
Ne soyez pas radical sur vos positions. Il existe des tas de facon d’être freelance et des tas de raisons de vouloir une aide sur un point ou un autre.

Quand au prix. Oui je sais qu’aujourd’hui beaucoup ont pris l’habitude du tout gratuit, le mail gratuit, le stockage de photo gratuit, la vidéo ludique gratuite, le réseau social gratuit, et j’en passe.
Mais rien n’est gratuit. Tout les services sur internet fonctionnent avec un modèle de revenu. Ne serait ce que pour payer les gens qui aident à fournir le servir et l’infrastructure.
Ca peut être de la publicité, de la revente de données.
Ne prenez pas mal que certains soient plus transparents et fasse « juste » une facturation du service plutot que de réutiliser vos données d’une facon ou d’une autre à votre insu.

Le prix qu’on porte à un service, c’est la valeur qu’on lui donne.
Si un service vous parait cher par rapport à la valeur qu’il vous apporte. N’hésitez pas, mettez le en concurrence, faites le vous même et si à la fin c’est mieux, tant mieux.
Mais essayez de rester objectif.

Difficile de répondre aux questions plus haut de facon générique en parlant de tous les acteurs car ils n’ont pas tous la même approche.

Je vais répondre que pour Malt

  • que fait-on de nos journées ? Tout simplement le service pour lequel on est payé (prospection, développement du service SAAS, support, médiation etc…)
  • comment trouvent ils les clients ? Alors ca c’est très variable, ca dépend du type de boite, de leur taille. En tout cas contrairement à ce qui est sous entendu, c’est loin d’être trivial et ca demande une énergie importante (c’est pas juste des dépenses adwords :)). Certaines boites c’est plus de 2 ans d’explication du modèle freelance pour qu’ils soient en mesure de comprendre en quoi c’est préférable de contractualiser directement avec eux.
  • gèrent ils le recouvrement ? Je fais une parenthèse sur certains concurrents : forcément que certains le font, c’est leurs propres factures et ils font du portage.
    Concernant Malt, nous avons des mécanismes différents (compte de séquestre, outil en ligne de relance automatique, médiations etc…)
  • que font-il en cas de problèmes ? Pour notre part nous avons un role de médiateur. Nous ne faisons pas de portage. Nous sommes un outil entre un client et un freelance qui apporte des services aux deux parties. Les deux parties contractualisent en direct, de facon transparente. Ca implique que nous ne sommes pas impliqué dans l’exercice contractuel de la mission. Nous ne pouvons aider qu’en médiation. Nous avons un produit qui permet d’identifier les clients et les freelances à problème (il y en a des deux côtés). Quand ils ne jouent pas le jeu, ils sortent de la plateforme.
    Et déjà ça, ca marche. A ce jour, 95% des clients déclarent qu’ils rebosseraient ensemble une fois la prestation finie. 0.18% de litiges sur la plateforme. Et sur ces litiges, 80% des problèmes réglés en médiation. Et pour en voir certaines, sans médiation ces histoires n’auraient pas trouvé résolution. Par contre une plateforme ne peut pas se substituer en tant que juge sur la qualité du service développé. Attendre ca est illusoire.

Au fait petite parenthèse, une RCP c’est pas une assurance d’être payé quand la mission se passe mal :wink:

Et question finale : Est ce que ca marche pour les gens qui sont inscrits ?
Exactement le même principe que pour de nombreux services, il y a une masse d’inscrits, et dedans il y a des actifs et des non actifs. Les actifs s’en sortent très bien.
Comme on dit souvent dans la vie, le plus tu mets dedans, le plus tu en retires.

Voila, je me doute que vu le début de la discussion je suis plutot en territoire hostile. Je me devais d’un droit de réponse.
Et même si je ne cite pas certains concurrents, j’ai pour certains une bonne estime pour le travail fourni donc je réponds en partie pour quelques uns.

Evidemment je précise que je n’aurais pas l’énergie et le temps si jamais ce débat s’envenimait furieusement. Je suis ouvert au débat constructif et je cherche constamment à ce que l’on fasse mieux. Mais si vous avez un sujet de support je peux vous renvoyer vers les bonnes personnes. Et si tout simplement vous souhaitez polémiquer, je ne participerais pas.

Voila, fin d’un avis forcément partisan mais nécessaire

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Je ne vais pas débattre non plus. Je suis arrivé dans le « bon » temps du freelance mais maintenant il est temps d’en sortir.
J’avoue que j’en ai eu des bénéfices mais si c’était à refaire aujourd’hui, je pense que je passerai mon tour pour plusieurs raisons:

  1. Le freelancing détruit le CDI. Plus de protections du salarié (chômage, mutuelle, congés payés). On met à la poubelle toutes les avancées sociales acquises depuis l’après guerre. On marchandise encore plus l’humain.
  2. Plus il y a de freelances, plus les intermédiaires sont contents. Si vous regardez bien, nombreux articles vantant le freelancing sont écrits par les intermédiaires eux-même.
  3. Les « protections », qu’on nous vend (compte séquestre, médiation etc…), n’en sont pas. Dans mon cas, le client était clairement en tord (preuve à l’appui et confirmé par Malt). Mais l’argent sur le compte séquestre appartient au client. C’est donc lui qui a le dernier mot. S’il ne veut pas payer, il ne paiera pas.

Dernière question à ceux qui hésitent : pensez-vous être freelance à 50 ans? Il y en a, c’est sûr mais un freelance ne fait pas carrière. Aucune évolution sauf à repasser salarié.
Moi ça me va. Je fais ma dernière mission freelance (qui dure) mais j’ai des jeunes qui ont 10 ans de moins qui arrivent après moi sur le projet mais évoluent sur les postes à responsabilité (et deviennent mes « supérieurs » à compétence et diplôme moindre) dans l’entreprise qui me sous-traite le boulot. Moi ça me convient car j’ai prévu d’en sortir.

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Un message a été scindé en un nouveau sujet : Le CDI, une anomalie de l’histoire ?