Levée de fonds en séries A pour Startup 3D-printing

Bonjour,

Je m’occupe de la levée de fond de ma startup et souhaiterais effectuer auprès de venture capitalistes une levée de 1,5M d’euros pour 15%-20% de ma compagnie.

Quels sont les arguments valables qui pourraient soutenir une évaluation de 10M ?

Pour info, dans le cas de ma boite on touche à de l’industrie, les rendements sont modestes dans l’industrie, les exceptions sont assez rares. Le problème de l’industrie, c’est le temps, il faut noir de temps pour sortir un produit. et ça coûte noir de thunes pour sortir un produit. Les cycles sont longs et comparés à du service, du web ou autre, le facteur temps est x5 voire x10.
On opère sur la marché de l’impression 3D et la concurrence y est féroce

Merci beaucoup !

Tu parles de SeriesA, je suppose donc que tu as déjà levé en seed.

QUELQUES INFOS EN VRAC

  • Lever sur du hardware, c’est beaucoup plus dur que sur du soft, et en particulier en France. Seuls un nombre très réduit de VC français a les poches assez profondes et l’expertise pour suivre sur ce genre de business. Donc premier conseil : cible bien les fonds à qui tu t’adresses, au risque de perdre ton temps, et le leur. Donc regarde dans le portfolio des fonds (visible sur leur site) qui a investi dans du hard. Par exemple, 360 Capital Partners a investi dans Withings, Elaia dans Sigfox, Innovacom dans Awox…

  • Envisage vraiment de lever à l’étranger, même partiellement. Londres est à 2h de Paris, avec BIEN PLUS de capitaux qu’en France. Dans la mesure où tu fais du hard, tu es de toute façon obligé de penser global dès le départ. Faire rentrer maintenant un investisseur étranger sera un véritable atout pour ton développement futur.

  • Tu peux aussi te faire accompagner par des leveurs de fonds professionnels. Les meilleurs sont sélectifs et finalement, ne prennent que les dossier sur lesquels ils sont sûrs d’arriver à lever. A savoir aussi : ils ne « lèvent » pas pour toi, mais t’accompagnent sur la rédaction du dossier, les mises en relation, te coachent… Mais au final, c’est bien toi qui pitches ! Leur valeur ajoutée réside aussi dans leur savoir-faire « informel » lié au monde du capital-risque : savoir que tel fonds est très sensible aux metrics, tel autre à la propriété intellectuelle…

QUE CHERCHE UN VC ?

Sinon, les arguments sont toujours les mêmes :

  • Taille du marché > 1MM€
  • Marché en forte croissance (ie pré-tornado si ça te parle)
  • Réponse à un problème de type « painkiller » plutôt que « vitamin »
  • Une solution 10 fois meilleure que la concurrence sur au moins une dimension.
  • Un avantage concurrentielle défendable par des effets de réseau, une image de marque, ou un brevet
  • Un business model profitable et vertueux (type récurrence, marketplace…). Pas toujours exigible en B2C, mais clairement indispensable en B2B
  • La A-team pour exécuter le plan : des compétences complémentaires, ayant déjà travaillé ensemble par le passé, avec une expertise dans l’industrie ciblée et avec déjà des achievements à leur palmarès.
  • Une architecture scalable, pour être capable de prendre le marché et les concurrents de vitesse.
  • Une preuve de traction : utilisateurs, clients… Tes KPI dépendent de ton business.
  • Le bon timing. Ca peut être légal, lié au marché, à la techno… Prouver que tu n’arrives ni trop tôt, ni trop tard, mais juste au bon moment.
  • Le retour sur capital. Ton VC a des multiples en tête, il sait qu’il veut faire « fois tant ».

Oui, le monde des VC est impitoyable ^^ Ca ne veut pas dire que personne n’a sa chance, mais qu’il faut très bien maîtriser son projet, s’entourer de gens compétents, et bosser d’arrache-pied. Je te conseille de te rapprocher d’accélérateurs qui sauront t’aider à franchir cette marche.

Having said that…

QUELS SONT LES ARGUMENTS QUI POURRAIENT TE PERMETTRE DE LEVER 1,5M€ pour 15-20% DE TA BOÎTE ?

On peut imaginer des milliers d’arguments. La question est : parmi les points listés précédemment, lesquels peux-tu effectivement défendre ? Ensuite, ce sera une négociation classique et du fit humain.
Le 15-20% se voit quand même peu, c’est plutôt du 15-30% hein.

Par curiosité, dans quelle partie de la France dit-on « noir de temps » ? Je n’avais jamais entendu cette expression !

Lien intéressant : https://medium.com/entrepreneur-toolkit/how-much-should-your-startup-raise-and-at-what-valuation-d15df45cfcf5#.s85591e38

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Bonjour Alami,

Dans un premier temps, poses-tu correctement la question, en fait quelles hypothèses fais tu toi personnellement pour évaluer ta startup à 10 M? (si tu ne sais pas répondre, même la peine de rêver). Quel impact a mon produit (puisque tu es ds du hardware) sur le marché et à quel problème répond-t-il (painkiller comme dit par steph).

Une autre approche si tu remplaces VC par utilisateur/client les propositions de steph cela marche aussi et dans le hardware (dans le soft aussi d’ailleurs) le meilleur VC c’est celui qui paie :slight_smile:

Tu évoques un marché féroce, et effectivement on pourrait aussi dire en fait, sans croissance, je m’explique, si le peu de croissance est partagée entre tous les nouveaux entrants et ceux déjà en place, au final on peut même avoir un marché potentiellement en décroissance pour un temps, les parts du gâteaux sont de plus en plus petites.

Pour finir mon raisonnement qui n’est qu’un point de vue bien sur, une façon de grossir sa part de gâteau, c’est de trouver des partenaires avec qui fusionner pour atteindre une taille critique, capable alors de se confronter aux VC d’égal à égal. Votre problème c’est le client, le leur c’est la concurrence.

Sinon, je ne sais pas si tu les connais, mais il y a une boite à Roubaix qui fabrique des I3D avec des I3D à petit prix 300 €. Ils sont en croissance, peut être qu’un rapprochement serait profitable aux deux. Souvent en France on est peu enclin à s’associer :wink: .

Pour finir nous faisons un meetup sur une approche User Centric à Paris le 3 mars. C’est ici cofondeur

bon courage et à bientôt
pierre

Je tiens d’abord à te remercier pour cette réponse construite et élaborée, merci beaucoup Steph. Ça m’a beaucoup aidé !

Le fait de demander 1,5M contre 15% d’équité signifie qu’on s’évalue à 10M. Or, les métriques n’indiquent pas une telle évaluation… La solution réside donc de ventre une valeur encore plus élevée (ex: 50M dans 4 ans), après comme tu l’as précisé le risques encouru par les VCs varie selon leurs portfolio et politique d’investissement.

Entre 15%-30% est la plus logique, je suis d’accord. Mais les fondateurs refusent de céder plus de 20% des parts et donc il me faut établir un dossier solide et vendre le « projet » plutôt que la boite.

  • Un retour x10 en 5 ans ferait plaisir à tout le monde, x4 ne mettrait que quelques investisseurs confortables etc… En faisant un retro calcul sur le PER, mettons un PER de 20 avec un rendement annuel de 40%: ceci nous donne un EBIT de 2,7M. Et donc si notre projet propose un 2,7M de résultat net dans 5 ans, que les investisseurs jugent crédible alors l’affaire peut être conclue.

La startup est en hollande et on fait de la prestation de service actuellement (pièce d’arts, formes complexes…). Le but de la levée de fond est de s’étendre sur le marché de la construction métallique, d’où la difficulté de vendre le projet…

Pour l’expression « noir de temps », j’ai un pote à Paris qui la dit souvent. J’aime bien du cou j’ai repris !

Encore merci d’avoir pris le temps de répondre avec autant de détails, c’est juste top.

Bonjour Pierre,

En fait, c’est cette hypothèse d’évaluer la startup à 10M qui n’est pas fondée. En fait, ne se basant que sur les asset tangible de la startup, la bonne évaluation serait dans les 5M actuellement. Mais le projet est très prometteur et mon objectif est de vendre le projet pas pour ce qu’il est là mais une fois notre activité élargie (d’où le besoin de fonds).

On est dans ces cas ou la premoney + l’investissement donne dans une très breve échéance un projet d’une bien plus grande envergure. Ma mission réside donc en obtenir les élements présentables et crédibles aux VCs pour les convaincre d’une valorisation « exagérée » on va dire, de 10M aujourd’hui.

Notre activité réside en l’impression multi-axe de ponts et donc les startup d’impression 3D orientée consumer market sont un peu éloignée. En revanche, c’est une bonne idée de chercher un partenariat avec une boite qui nous procure un avantage considérable si rapprochement fait. Je vais me pencher la dessus !

Je te remercie pour le conseil, sinon merci pour l’invitation également.

Très bonne journée et encore merci Pierre,

Zakaria

bonjour Zakaria
Je perçois mieux ton pb, j’ai un graphe trois axes que j’utilise souvent pour le positionnement marché. Cela permet d’avoir des hypothèses sur la structure dynamique de ton marché futur
impact fréquence disruption (je travaille beaucoup sur du visuel avant de passer au chiffres)
Quel impact offre ma solution,
Quel est la fréquence du problème pour lequel j’apporte une solution
Quel est le niveau de disruption de ma solution

Dans ton cas
J’imagine un impact élevé en terme de délais et de logistique sur la réalisation de structures (restons ds le vague) :). si pas d’impact on est à l’origine donc pas intéressant

Sur la fréquence, il va nous falloir évaluer la fréquence du problème réalisation de structure, (un petit truc on va évaluer la survenue du problème qu’on résout en % du nombre de structures réalisées, sinon effectivement on construit des ponts tous les jour :wink: )

Sur la disruption, on imagine facilement que le secteur de la construction n’est pas structuré autour de cette techno, il y a donc clairement un positionnement en rupture.

Maintenant discussion sur le marché qui se présente (trois types, je réponds à un besoin de niche où personne n’est, je construis un nouveau marché, ou je conquiert un marché existent).

Dans ton cas la stratégie qui me semblerait intéressante, serait de passer par une niche (à détecter, eg les ponts agricoles :slight_smile: Minimum Viable Product), marché de niche (fort impact et faible fréquence) qui vous donne les ressources pour construire ensuite un nouveau marché. Sinon plus long et plus risqué mais les VC aiment cela, du marché de niche vous envisagez par exemple la conquête du marché des ponts urbains, l’impact se dilue mais la fréquence augmente, ce qui à plus long terme te permet de créer un réel nouveau marché. Il te faut penser proposition de valeur et mon futur client est prêt à payer combien et pourquoi.

J’ai une citation perso que j’aime bien (autocomplimentation :slight_smile: ) . Le business design c’est meetic, la rencontre de deux Pourquoi, celui de l’entrepreneur et celui du client. Et c’est tout ce qui intéresse les VC, je me répète si on te demande « et la concurrence? », n’hésites pas à répondre « cela c’est votre job de l’évaluer pour valider ou pas notre projet, de notre coté on travaille sur le problème et sa solution » Il faut parfois en avoir des corrones pour convaincre :slight_smile:

Trouve aussi la meilleure phrase pour définir votre challenge, impact émotionnel sur les VC (oui ils ont un cœur ;)). Un exemple NESPRESSO c’est pas que « what else » à l’origine le challenge chez Nestle était, " Offrir un café aussi bon que le meilleur des cafés en Italie ! " Bien avant d’ouvrir la première boutique.
Ouf Pas évident juste à l’écris, mais hésites pas à poser des questions :wink:
Pierre

Bonjour à tous

Veuillez me pardonner si elle ne va pas dans le sens de vos attentes, mais je ne dispose que peu d’informations sur votre projet, la phase dans laquelle vous êtes, le périmètre de l’entreprise et de son projet etc…

Cette phrase m’inspire une réflexion. Il s’agit donc d’un nouveau projet. Dans ce cas serait-il stupide de réfléchir à la création d’une nouvelle start’up qui aurait sa propre logique. Elle pourrait être portée par la 1er en assurant des compétences et des services, mais en termes stratégiques serait positionnée sur le marché cible et uniquement celui-ci. J’y vois plusieurs arguements/bénéfices :

  • Meilleure lisibilité du projet,
  • Plus grande facilité de pénétrer l’éco systèm du marché cible (Acteurs, partenaires, financeurs, accompagnateurs ad’hoc et pro du domaine)
  • Séparation des deux activités sécurisant probablement mieux la 1ère startup qui semble avoir déjà une activité économique car quid en cas d’échec du projet sur l’activité actuelle.

A vous lire
Bien à vous
JJ