Bonjour à tous,
Je suis développeur de formation, j’ai passé 13 ans dans différentes entreprises, des petites, de plus grosses, des SSII ou des clients finaux, pour différents métiers (réalité virtuelle, marchés publics, logistique, web marketing, billettique dans les transports en commun et usine logicielle).
J’ai également passé 6 ans en R&D pour mon projet qui consiste à être une plateforme SaaS de planification de tournées logistique urbaine (ou du dernier kilomètre).
Les cibles concernés sont toutes les entreprises et collectivités dont le métier (ou une partie de leur activité) est d’acheminer des biens ou des services jusqu’à son destinataire. Entre autres :
- La messagerie (livraison de petits colis tels que Chronopost, UPS, Geodis, etc.)
- Les grossistes (bureautique, alimentaire, etc.)
- Les tournées de techniciens (relevé de compteurs, entretien chaudière, ramonage de cheminée, intervention de supports style Internet, etc.)
- Les livraisons de courses à domicile (Auchan Direct & l’équivalent chez les autres grands distributeurs)
- Les chargeurs. Ce sont les entreprises qui louent véhicules + conducteurs mais qui pilotent la planification de leurs tournées
- Et d’autres, avec l’essort d’Internet et du tout à domicile qui continue de se développer (par exemple la semaine dernière j’ai croise un véhicule d’une entreprise qui proposait du repassage où ils viennent chercher le linge et le ramène à domicile en 48h, j’avais jamais vu ça)
Le schéma de fonctionnement actuel est de sectoriser géographiquement et affecter un véhicule à chaque secteur. Ce que je propose c’est une solution qui fonctionne par mutualisation, et non par sectorisation car pas efficace, trop rigide.
Les objectifs, classés par ordre d’importance à niveau économique sont :
- La réduction des coûts, divisé en 4 axes (conducteur, véhicule, carburant et organisation)
- La maîtrise de son activité entre les pics et les réductions de charge
- La modernisation des services proposés (en 2017 on tourne encore avec des avis de passage indiquant qu’ils vont repasser le lendemain où pas de bol soit il faut se mobiliser, soit tant pis il perdra à nouveau du temps / argent pour faire un 3ème trajet vers la poste dans le cas de livraison de biens ou juste voir un service se rendre inaccessible). Ce serait pas mal de proposer aux destinataires finaux d’indiquer leur disponibilité mais le manque de technologie empêcherait aujourd’hui de pouvoir traiter cette information
- Du suivi prévisionnel d’arriver du bien ou du service, cela augmenterait les chances de « match » avec le destinataire final, ou ne pas les monopoliser inutilement
- Et je vous laisse imaginer les autres possibilités quand on couple ce sujet là avec les autres dans la supply chain avec des apports en termes de transparence, répartitions de charge, la détection des déserts logistiques pour orienter les forces commerciales, choisir l’implémentation d’un nouveau dépôt en fonction de la couverture géographique etc.
Les objectifs également environnementaux, surtout en zone urbaine. L’ADEME estime que l’efficacité énergétique d’une telle solution est équivalente au passage d’une flotte de véhicule en hybride dans sa charte CO2 : les transporteurs s’engagent.
Concernant la concurrence, sont identifiés 3 acteurs, mais tous limités par la technique ce qui fait qu’ils ne peuvent proposer soit :
- De l’optimisation tournée par tournée à partir d’un plan existant, donc la sectorisation est toujours le point de départ et l’outils ne fait qu’aider de manière non significative.
- De la sectorisation et l’outil va créer 1 tournée pour chacun des secteurs définis, donc on en revient au même, le sujet n’avance pas.
Pour se démarquer de la concurrence et faire avancer l’état de l’art, j’ai relevé les défis suivants :
- Proposer de la puissance de calcul, avec de puissants algorithmes. En effet tester les combinaisons possibles au sein d’une même tournée, optimisations dites « locales », c’est facile mais c’est à cause de ça que la sectorisation est indispensable. En revanche tester les combinaisons inter tournées (où on va chercher à savoir si une livraison ou une collecte ne serait pas mieux dans une autre tournée plutôt que celle dans laquelle elle est inscrite à un instant T) c’est autre chose. Mais c’est fait.
- Proposer du pas cher et du « pas google » pour pouvoir toucher les PME et pas seulement les géants. J’ai donc utilisé l’open data pour en sortir la cartographie, le géocodage et les calculs d’itinéraires, hébergé sous forme de service au sein de conteneurs (docker) sur des VMs
- Proposer du flexible. Chaque utilisateur a son espace de configuration pour « piloter » le comportement de son planificateur, il peut orienter ses choix logistiques et tester des choix décisionnels par lui même sans intervention technique. C’est en lien avec le « pas cher » car le service va pouvoir suivre vivre au rythme du client et non du pilotage informatique
- Et d’autres mais un peu moins importants
2 études de cas on été menés chez des clients réels :
- Un grossiste alimentaire qui tourne en moyenne avec 300 livraisons par jour et 15 conducteurs. On estime les réductions de temps & kilomètres inutiles à hauteur de 40% ce qui lui fait une économie autour de 200.000€ par an. Malheureusement je n’ai pas réussit à gérer le côté disruptif, face à un patron qui fonctionne encore en partie par fax…
- Un préparateurs de plats bio avec des producteurs locaux destinés à des crèches qui tourne en moyenne à une 100ène de livraison quotidienne et qui n’arrête pas de grossir. L’ordre de réduction des coûts est autour de 20%. Il a accepté le côté disruptif du truc ce qui est super mais je n’arrive pas à gérer le côté commercial.
Désormais la technique prête, je me projette et m’aperçoit que c’est super super costaud à porter, et que ma tête et mes deux épaules ne suffisent pas tout comme mes connaissances en matière de gestion d’entreprise, il faut penser à 10.000 trucs tout en devant assurer la technique qui demande beaucoup d’attention.
Je m’étais associé (moralement puisque la création n’a pas eu lieu) à deux personnes physique composant une personne morale (ils ont leur entreprise depuis 10 ans) mais ils n’ont fait que virevolter sans vraiment s’y mettre à part pour discuter des fruits que ça leur rapporterait plutôt que des graines à planter et à faire pousser.
Le projet a passé 3 ans en incubation, il a reçu 25.000€ de fonds régionaux spécialisé dans l’innovation ce qui a permis d’engager une société pour faire l’interface d’utilisation (le front) et montrer les choses. Mais pas de mises en relation. Pareil pour l’ADEME, je n’ai eu qu’une tape dans le dos, et également au niveau du programme régional de transition énergétique.
Du coup c’est bien frustrant, je me sens super seul. On dirait que des programmes sont là juste pour faire joli sur le papier mais c’est tout.
Alors je réduis le scope des choses, en me disant que l’interface d’utilisation n’est qu’un démonstrateur et en cherchant un éditeur ou une SSII qui s’occupera des projets, du pilotage chez les clients, du commercial.
Une entreprise était super intéressée pour racheter le service car elle en avait besoin. J’ai refusé pour ne pas fermer le truc à son activité et elle elle ne pouvait pas se permettre de reposer une partie de leur activité sur quelque chose de pas encore bien installé dans le paysage, ça ne passerait pas au niveau de leurs investisseurs.
Alors aujourd’hui il est clair que je ne peux pas continuer tout seul, je ne sais même plus si je veux devenir mon propre patron. Ce qui m’intéresse le plus c’est :
- La technique et la garantie de passer du temps sur un sujet qui a du sens pour moi, et pas un projet tout pourrit qui a 20 d’age et qu’il faut bien maintenir à coup de pression et de rustines (bref, un de ces nombreux trucs à la dette technique colossale car mal foutu dès le départ et à la durée de vie largement dépassée)
- Le côté intellectuel. J’ai 33 ans et je considère que mon métier est avant tout intellectuel, que c’est un métier de construction, le code n’étant que l’équivalent d’une truelle pour un maçon donc la qualité indispensable ne dépend que de comment on l’utilise
- Me dire que j’ai travaillé pour créer de l’activité, participer à mon échelle à aider l’économie de ma région, de mon pays en rendant du service utile et en générant du « gagnant gagnant gagnant »
- Former et transmettre mes compétences
- Participer à l’orientation que prendra ce projet pour qu’il ne devienne surtout pas une boîte de pendorre étant donné qu’utilisé uniquement pour compresser les coûts peu provoquer du désordre sociale chez ses futurs clients. Il faudra probablement faire une charte de déontologie, en consultance avec des fédérations de transporteurs, des organismes sociaux etc.
- Grimper sur l’échelle professionnelle
- Que toutes ces années d’investissements, ces concessions personnelles et également professionnelles portent un minimum ses fruits
Ce qui ne m’intéresse pas c’est l’administratif, le juridique, le commerce
C’est pourquoi à mon sens je suis plus taillé pour en être un acteur minoritaire, actif et salarié. Mais où trouver le majoritaire ? Probablement une société d’édition ? Un groupe ?
Merci à vous,
A bientôt