Questions concernant la rencontre d'un co-fondateur potentiel

Bonjour à tous,

J’ai un profil technique et un projet de startup. Je projette pour le moment de vendre deux produits en mode SaaS. J’ai développé le MVP du premier produit qui est à un stade bien avancé. S’il rencontre du succès, le deuxième produit devrait en profiter car ils s’adressent à la même cible. J’ai entamé les démarches de création de ma SASU et doit maintenant tester le marché avec mon prototype et une stratégie de communication. J’ai prévu de trouver un partenaire dans cette aventure si le produit fait ses preuves, sinon de travailler en freelance tout en planchant sur le second produit. Je pense avoir besoin d’un co-fondateur pour gérer la charge de travail mais aussi m’aider à concrétiser ces projects.

J’ai discuté avec un co-fondateur potentiel il y a quelques jours et nous prévoyons de nous rencontrer ce week-end. Il a un profil business, est plus jeune et a moins d’expérience professionnelle que moi, mais semble être un bon connecteur et vendeur avec de la suite dans les idées et une vraie passion pour l’entrepreneuriat. Il a un projet similaire au mien concernant le second produit et nous nous sommes assez vite entendus sur nos objectifs et sur le fait que le premier produit devait servir à financer et promouvoir le second. Il a la capacité d’investir la même somme d’argent que moi dans l’entreprise et peut être disponible quasi-immédiatement pour travailler à temps plein.

N’ayant jamais travaillé avec lui et ayant un produit presque prêt à être lancé, je compte lui proposer le deal suivant :

  • Je créé la SASU (avec mon apport seulement en capital), publie le produit en beta privée et en fait la promotion ;

  • Il se joint à moi pour environ 4 semaines de collaboration à mi-temps (environ 15 heures par semaine) ;

  • Si nous ne nous associons pas au bout des 4 semaines, elles sont rémunérées au SMIC. N’étant pas technique, son rôle sera de communiquer (blogs, réseaux sociaux, webinars, salons et meetups, …), vendre, trouver des partenaires, rédiger la documentation et d’assister les utilisateurs. Il ne sera bien sûr pas seul dans ces tâches, nous nous en occuperons tous les deux même si la maintenance du produit m’occupera beaucoup dans un premier temps (jusqu’à ce qu’on puisse embaucher ou qu’un co-fondateur technique se joigne à nous) ;

  • Dans le cas où nous nous associons, il n’est pas rémunéré cependant nous transformons la SASU en SAS à 2 associés avec apport de ses fonds en plus des miens. Je compte lui proposer une répartition à 55% (pour moi) et 45% (pour lui) du capital et d’occuper la fonction de président.

Est-ce que cette approche vous semble éthique, équitable et censée ? Si oui, comment procéderiez-vous d’un point de vue contractuel / légal ?

Mon précédent associé (sur un autre projet) avait également un profil business et plus d’expérience en web marketing que cette personne. Nous nous étions entendus sur une répartition à 50% chacun au départ. Quelques mois plus tard, il a commencé à me critiquer et tenter de me micro-manager, puis a considéré qu’il apportait plus au projet que moi et voulait prendre 60% du capital. Aucun papier n’ayant été signé (ami de longue date et phase de R&D), nous nous sommes séparés en plus ou moins bons termes.

Je ne souhaite pas renouveler cette expérience ni l’imposer à un autre, et aimerais proposer un deal fair à ce co-fondateur potentiel. Je suis ouvert à toute question ou critique.

Merci d’avance.

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Hello,

premièrement, passe en SAS directement plutôt qu’en SASU pour ensuite modifier les statuts et passer en SAS. Fais le valider avec ton expert comptable / commissaire aux comptes, mais il est possible de préciser dans ta SAS qu’elle fonctionnera comme une SASU tant qu’il n’y aura pas d’autre associé.

Quels sont tes réels objectifs en 4 semaines ? Voir si vous arrivez à travailler ensemble ? C’est cours, surtout pour escompter des résultats (l’été arrivant n’aide pas…). A la limite, vois avec lui pour faire à deux quelque chose de précis avec deadline 4 semaines (typiquement, organiser 1 event, faire un business plan, mettre en place 1 levier d’acquisition, etc.). En gros, réduit la liste des tâches et avancez à deux dessus.

Au niveau de la répartition, personne ne peut juger, c’est à vous de trouver un accord (je vous déconseille juste très fortement le 50-50).

Sinon, globalement ça me parait fair play :slight_smile:

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Merci Jérémy. Je vais vérifier pour les statuts de l’entreprise. Si c’est possible, c’est effectivement plus simple. Bonne astuce !

Je dis 4 semaines, mais ça peut être plus. L’objectif, c’est effectivement de voir si on peut travailler ensemble et de jauger ce qu’il a à apporter au projet. Je ne sais pas non plus s’il y aura assez de travail à faire pour lui (comme tu le dis, période estivale oblige). Bon conseil de limiter le test à un projet court avec objectifs précis. Je vais plancher là-dessus.

Au niveau de la répartition, pourquoi est-ce que tu déconseilles le 50-50 ?

Thanks :slight_smile:

50-50 sur une grosse décision = lui dit non, toi oui, situation bloquée… Attention, tu peux faire 50-50 d’un point de vue financier et une autre répartition d’un point de vue décisionnel, c’est juste un peu plus lourd à gérer…

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Entendu, c’est par rapport à la prise de décision. Dans ce cas oui, il faut soit séparer prise de décision et capital, soit faire pencher la balance au niveau des deux. Bien vu.

Je confirme que le 50/50 est « toxique » au niveau décisionnel. Sinon, let’s go ! :wink:

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Merci Rémy ! C’est sûr qu’à un moment donné, il faut pouvoir trancher rapidement et avancer, quitte à s’adapter si l’idée / la décision ne fonctionne pas.

Concernant la « période d’essai », comment procéderiez-vous contractuellement parlant ? Est-ce que je devrais prévoir un contrat de travail qui stipule qu’il n’y aura pas de salaire en cas d’association ? A sa place, je voudrais une garantie écrite. Un engagement sur l’honneur est-il suffisant selon vous ?

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Là c’est déjà plus compliqué et je suis moins à l’aise. Imagine ça se passe mal, vous allez devant les tribunaux, m’est avis qu’il sera dit ce qui suit :

Si tu pars sur la signature d’un contrat quelconque, le « pas de salaire en cas d’association » = apport en industrie, ce qui signifie valorisation par un tiers (ce qui te coûtera un bras). Tu ne l’auras pas fait, t’es en tord.

D’autre part, puisque non valorisation de cet « apport en industrie », j’ai peur qu’il y ait pas loin un « travail non rémunéré / au black / ou autre » qui soit évoqué.

Donc à priori, si tu veux te la jouer « propre », pars sur une rémunération systématique en freelance (qui te coûtera de toute façon moins cher qu’une embauche). Une fois la mission réalisée, si c’est bon pour vous, tu l’intègres, sinon, tu le sors.

Autre chose, je ne crois pas que nous l’ayions évoqué. Il ne va pas rentrer au moment de la création. Donc si tu veux l’intégrer au capital, soit tu fais une augmentation de capital à laquelle il souscrira (ridicule pour des petits montants), soit tu lui revends une partie de tes actions (pense bien à faire plusieurs petites cessions sur plusieurs mois plutôt qu’une seule en direct) à valo de création.

C’est à mon sens la solution la plus simple : tu le payes en freelance pour sa mission quoiqu’il arrive. Si association, il te rachète un certain nombre d’actions (pour un total équivalent au montant que tu lui as donné pour la mission freelance), sinon il garde l’argent.

Du coup, si association, opération nulle pour vous car 1/ tu lui verses admettons 1000€, 2/ il te rachète sur un an pour 1000 € d’actions. En définitives, tu l’auras payé en actions ;-).

Attention, ce n’est qu’un avis, valide tout ça par un avocat / commissaire aux comptes, enfin quelqu’un qui pourra te dire que je me plante si c’est le cas…

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Excellents points, merci beaucoup Jérémy. L’embaucher en freelance en le rémunérant, PUIS lui proposer de racheter des parts correspondantes à sa rémunération si association semble être la route la plus simple, ne serait-ce qu’à expliquer. Ca l’oblige juste à passer auto-entrepreneur (par exemple) pour la période de freelance, à voir avec lui.

Deux questions :

  • Cas du rachat de parts : quel est l’intérêt d’étaler les cessions de rachat des actions sur plusieurs mois ?

  • Cas d’augmentation du capital : notre budget total est, pour l’instant, inférieur à 10 k€. Y a-t-il un montant minimum ou des taxes/contraintes spécifiques pour ce type de petit budget ?

Je ferai valider par un avocat quoi qu’il arrive, mais des pointeurs supplémentaires ne sont pas de refus.

Je t’en prie :smiley:

Concernant l’augmentation de capital, compte à peu près 1 000 € de frais (impôts, annonce légale etc.). A toi de voir si tu veux dépenser 10% de tes budgets en frais administratifs…

Rachat de parts (en fait si t’es une SAS, ce sont des actions, les parts c’est pour les SARL) : dans 6 mois vous vous engueulez, il décide de partir, il aura toujours les actions que tu lui auras vendu et juste celles là.

Très gros attention au pacte d’actionnaire : essaye de prévoir un maximum de situations (tu pars, il part, vous voulez faire entrer quelqu’un, vous voulez vendre, etc.) et de te mettre d’accord avec lui sur ce qui se passera. En fait, imaginez le divorce avant de vous marier !

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Je prends bonne note de tout ceci. Thanks! :slight_smile:

Après une première rencontre fructueuse, il est intéressé par une période d’essai durant laquelle nous travaillerions ensemble mais faire du freelance même temporairement ne l’intéresse pas.

J’avoue ne pas voir d’autre alternative à part de faire l’impasse sur cette « période d’essai », ce qui me paraît risqué. Si vous en connaissez, n’hésitez pas à la (les) proposer !

Personnellement dans ce cas là, c’est side project rémunéré en fonction des résultats, on voit si on arrive à travailler ensemble pendant un mois sur notre temps libre.

S’il ne veut pas faire de freelance, ça signifie obligatoirement salariat pour lui ?

Je vais en re-discuter avec lui. Effectivement, il faudra choisir entre freelance et salariat, je ne vois pas d’autre solution.

Merci Jérémy. :slight_smile:

Hello,

je viens de repenser à un truc.

« Il a la capacité d’investir la même somme d’argent que moi dans
l’entreprise et peut être disponible quasi-immédiatement pour travailler
à temps plein. »

Pour le coup, avec la manip à laquelle on a pensé, il ne met pas d’argent à l’entrée mais du temps…

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Hello,

Avec l’option freelance, il est rémunéré pour ce temps investi. Tu veux dire qu’il ne devrait pas réinvestir le montant de sa rémunération en temps que freelance dans l’entreprise ?

Hello,

je ne dis pas qu’il devrait ou ne devrait pas, je te laisse seul juge à ce sujet :slight_smile:

Je dis simplement que si par cet intermédiaire il rentre à hauteur de 20% de ton capital, il aura acquis 20% de capital pour 1 mois de travail à mi-temps. Sans investir 1€ dans le projet. Tu vois le raisonnement ?

Je t’aurais bien proposé d’en discuter de vive voix, mais mon téléphone vient de me lâcher (RIP), à la limite si tu veux je te fais signe dès que j’ai trouvé une solution de rechange.

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Hello,

Toutes mes condoléances pour ton téléphone. Avec plaisir pour en discuter avec toi, tiens-moi au courant par MP. :slight_smile:

L’accès au capital est conditionné par une mise de départ quoi qu’il arrive, indépendamment de la somme reçue pour la période en freelance. Ca me paraît logique mais peut-être que quelque chose m’a échappé ?

Après réflexion et discussions, il n’est pas intéressé par une période de freelance/salariat. Je pense qu’il ne veut pas courir le risque de se voir voler ses idées, ce qui est compréhensible.

Il me propose une phase de préparation et communication sans aucune trame légale (pas d’entreprise créée), PUIS de créer l’entreprise ensemble une fois une première traction obtenue. Pendant cette période, il serait à mi-temps et moi à temps plein. Un engagement sur l’honneur (« gentlemen’s agreement »), que chacun recevrait en A/R sous pli scellé, garantirait le respect de la répartition des parts lors de la création de l’entreprise. Une fois une première traction obtenue, il quitte son job et passe à 100% sur le projet. Nous pouvons alors créer l’entreprise, en respectant l’accord écrit précédent.

Quels sont vos avis sur cette proposition ?

Ce qui me gêne concernant la période préparatoire, c’est que :

  • C’est du travail, sans structure ni rémunération, ce qui me semble attaquable en justice dans le cas où seul l’un de nous créé l’entreprise ;

  • Nous risquons de devoir engager des frais conséquents (communication, etc.), il faut donc une structure légale derrière, ne serait-ce que pour déduire ces frais du montant imposable ;

  • Il ne prend pas le risque de n’être qu’un freelance, mais ne prend non plus le risque que le projet ne rencontre pas son public. Il pense également que le brainstorming que nous faisons/ferons ensemble est suffisant pour savoir si nous nous entendrons (ça l’est si nous faisons plus que du braistorming - actions concrètes avec mesures de résultats). Ca ME fait au final prendre plus de risques que lui.

J’ai l’impression qu’il doit faire un choix :

a) Quitter son poste au plus vite et créer l’entreprise avec moi ;

b) Garder son poste et accepter de travailler à mi-temps en freelance, jusqu’à ce qu’il soit prêt à entrer dans le capital.

Qu’en pensez-vous ?

P.S. : Pfiou, qu’est-ce que c’est compliqué … :slight_smile:

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Merci pour les condoléances, ça me va droit au coeur :slight_smile:

Pour le coup je crois que c’est moi qui ai loupé quelque chose.

Oui, oui et encore oui ! Solution la plus sensée à mon avis, même si pas convaincu par l’engagement en A/R. Je me demande même si ce type de papier ne peut pas, aux yeux des autorités, faire office de déclaration d’association (en découle d’office la création d’une société, j’y reviens après).

Renseigne toi sur l’« affectio societatis ». Pour qu’il y ait « travail », avec donc « rémunération », il faut qu’il y ait un lien de subordination. Dans le cas présent, il y a volonté d’association (le fameux Affectio Societatis) et je pense que la seule chose qu’on puisse dire au tribunal, c’est que finalement, il n’y a plus cette volonté d’association, pour raison x ou y.

Garde les factures, t’as 3 mois entre le début de l’activité et la nécessité de créer. Si tu dois émettre des factures, au lieu du SIREN, tu mets « Société en cours de création », ou quelque chose comme ça (toujours à vérifier). Une fois la société créée, tu pourras logiquement réintégrer les factures reçues avant la création effective.

Attention, pour moi tu te trompes. Repose les faits :

  1. Vous avez des compétences complémentaires et une vision commune, vous voulez travailler ensemble. Cette période « d’essai » est comme son nom l’indique, là pour faire un essai.
  2. Tu peux aussi avoir développé quelque chose qui n’intéresse pas, et ce n’est pas la communication / le marketing ou autre qui vont pouvoir y faire quelque chose (ce ne sera pas de sa faute)

Pour moi c’est plutôt le contraire, trouve une source de revenu stable qui te permette d’avancer sereinement si tu ne l’as pas déjà. Commencez à travailler ensemble sur votre temps libre et le jour où vous aurez la traction et les finances, alors là oui, passez tous les deux à temps plein.

Encore une fois, mes retours ne valent que ce qu’ils valent, valide tout ça avec des pros (commissaire aux comptes, avocat, etc.).

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Rien que ça je me dis que 45% pour lui c’est beaucoup ! C’est quand même bien de marquer (très) clairement dès le début qui est à l’origine du projet et qui aura le dernier mot en cas de désaccord long et profond !!

@JeremyB merci beaucoup pour ces infos.

S’il est possible d’engager des frais et de tenter une association jusque 3 mois avant la création, ça change tout ! On peut effectivement expérimenter sans prendre le risque de quitter son boulot.

Sachant cela, alors oui oui et oui. :slight_smile: Il faut voir le projet comme une opportunité (qui peut échouer). Inutile de lui/nous mettre la pression.

Concernant la lettre scellée, elle ne sert qu’en cas de conflit. Le cas échéant, si la société est ainsi déclarée plus tôt, well… ainsi soit-il ?

Je fais valider tout ceci auprès d’une personne compétente et je reviens vers vous. Ca pourra servir à d’autres pragmapreneurs. Peut-être qu’un membre du forum (@christophe_land ?) a des premières pistes à nous apporter ?

@funkybranding Les choses ont évolué depuis. :slight_smile: Il a complété ma vision du second produit sur lequel nous pensons nous lancer. Le MVP du premier pourra toujours servir plus tard, ou pas. Mais je note qu’il faut être clair sur qui est le leader.