Je partage avec la communauté deux articles que j’ai trouvé intéressant. On sait tous qu’il faut être à l’écoute des signaux faibles et des tendances lourdes la presse fourni parfois de bon insight. Donc voilà. C’est gars qui « think out of the box » , je ne sais pas si en France avec nos législations really « awesome » tout cela est possible , mais bon , cela peut constituer une inspiration peut être pour vous.
Voilà , voilà.
Le magazine Forbes a rencontré une sorte de génie de la nouvelle économie, où comme l’auteur de l’article le dénomme par un mot-valise, un «Uberpreneur». Gavin Escolar est un immigré philippin qui réside aux Etats-Unis, conduit un taxi Uber et a gagné, en 2014, 252.000 dollars, soit environ 222.000 euros.
Mais si cet homme gagne autant, ça n’est pas grâce à ses courses de taxi auprès de riches clients de San Francisco, mais parce qu’il crée des bijoux et qu’il utilise son taxi Uber comme showroom pour présenter et vendre ses pièces.
En plus des 3.000 dollars (2.650 euros) qu’il gagne en convoyant ses passagers, ses ventes de bijoux lui rapportent environ 18.000 dollars par mois (15.900 euros). Avec cet argent, il a acheté trois autres voitures et embauché six nouveaux chauffeurs, qui sont chargés eux aussi de promouvoir ses produits, comme des représentants de commerce embarqués.
La discipline de l’économie de l’attention considère que le temps du consommateur est une ressource rare dans un environnement saturé de sollicitations. Or quoi de mieux que de disposer du temps et de l’attention d’un potentiel acheteur littéralement bloqué dans la boutique?
Dans un contexte où le modèle d’Uber bouleverse le secteur des taxis, et où ses relations avec les médias se sont dégradées, l’histoire permet de présenter l’activité des chauffeurs de l’entreprise sous un jour flatteur. Tout comme l’étude d’Uber selon laquelle les chauffeurs Uber sont satisfaits de la flexibilité de leurs temps de travail et de leur rémunération, dont nous vous parlions fin janvier, le reportage de Forbes a été réalisé par un employé de Google, bien qu’il affirme n’avoir aucune implication dans Google Ventures, société qui investit dans Uber…
Cette histoire illustre également une tendance qui pourrait se généraliser, celle d’une situation de multi-emploi, exercés par ceux qu’on appelle parfois des «slasheurs» dans la mesure où ces individus on un emploi «slash» («/») un autre, en général le premier jugé alimentaire et le second étant une vocation. Cette multiactivité va de pair avec plusieurs statuts, comme le cumul d’un salaire et d’une activité d’indépendant ou d’entrepreneur.
source : http://www.slate.fr/story/97729/chauffeur-uber-bijoux-passagers
Ils sont chaque jour plus nombreux à exercer plusieurs métiers en même temps. Souvent jeunes, ces «slasheurs» se multiplient, pour contourner les contrats précaires mais aussi par goût. Le Figaro Etudiant les a rencontrés.
Il est 17h, Erin Albert ferme sa pharmacie… et file préparer son examen du barreau. En attendant de devenir avocate, elle garde un oeil sur son téléphone, pour surveiller le destin de sa start up. Comme Erin, ils sont chaque jour plus nombreux à mener de front divers boulots et études. On les appelle les slasheurs, un mot qui vient du signe de typographie «/» et caractérise les personnes exerçant différentes activités A/B/C. D’abord marginaux et contraints, ces nouveaux profils se répandent parmi les jeunes générations qui cumulent emplois et études autant par nécessité que par goût.
Déjà pharmacienne/étudiante en droit/entrepreneur, l’américaine Erin a décidé de faire de son aventure un livre «Plan C: salarié à plein temps et entrepreneur à mi temps» .Aux États-Unis, les slasheurs incarnent la nouvelle économie où«Les emplois peuvent disparaître en une nuit, mais pas les talents». Des livres célèbrent ce nouveau mode de vie, que le numérique a facilité.
«Il est important que les entreprises comprennent ces nouvelles formes de travail, car elles sont devenues un mode de vie pour beaucoup», assure Emma Jones dans Travailler de 17hà 21H ,sorte de guide pratique pour mener plusieurs activités simultanément. Pour l’instant, «les employeurs ont peur, car les jeunes générations décident de créer leur propre travail plutôt que de travailler pour quelqu’un d’autre».
ERIN: PHARMACIENNE/AVOCATE/PATRONNE DE START-UP
En France, les slasheurs émergent doucement, enfants de la précarité pour beaucoup. «La polyactivité en France est largement subie», explique Simon Porcher, économiste. «La France s’aligne sur le modèle allemand et tend vers un marché du travail plus flexible, susceptible d’accentuer le phénomène de poly-activité par nécessité».
Longtemps Santo a fait des boulots «alimentaires» pour pouvoir vivre sa passion pour la musique jusqu’à devenir producteur/ingénieur du son/blogueur et planneur créatif pour une agence de communication. Pendant ses études d’économie, il s’est formé en autodidacte au son, tout en multipliant les petits jobs dans les supermarchés ou les hôpitaux de Paris. Par la suite, il a repris des études d’ingénieur du son.
LES SLASHEURS SONT LES ENFANTS DE LA RÉVOLUTION DIGITALE
Devenu auto-entrepreneur, Santo mène ses différentes activités en effectuant une tâche après l’autre en fonction de la plus urgente tout en jonglant entre ses différentes casquettes dans la journée. «A la fin, j’y trouve une cohérence, car tout rejoint la création. Chacune des activités complète l’autre», explique-t-il. Certaines de ses activités sont rémunératrices et d’autres non. Ses revenus varient selon les mois entre 1200 et 1800 euros.
Jean Thevenin est lui musicien/cinéaste/intermittent du spectacle/étudiant. «Chaque domaine nourrit mon inspiration», dit-il. «Cette variété d’intérêts rend plus créatif et empêche de s’ennuyer», ajoute Erin. «C’est aussi une sécurité».
Tous savourent le luxe de pouvoir ainsi s’investir dans des projets non lucratifs auxquels ils croient. Ces slasheurs redoutent désormais la routine et n’envisagent pas d’unifier leur vie professionnelle.
Ils sont clairement les enfants de la révolution digitale et du télétravail ,qui permet de gagner du temps, de gérer des carrières diverses de chez soi, de faire disparaître les frontières entre la sphère privée et l’environnement de travail. «C’est une tendance de fond: plus les contrats deviennent flexibles, plus les gens seront multi-casquettes et cela même à l’intérieur d’un même poste», pronostique l’économiste Simon Porcher.
Pour l’instant, les recruteurs regardent avec méfiance ces profils atypiques. Même s’ils incarnent à l’extrême une tendance de fond, rappelle Lyndi van der Hout, psychologue, où chacun va devenir «sa propre petite entreprise».