Travailler gratuitement pour développer son réseau et portfolio, pour grandir ensuite ?

Bonjour,

Je me suis lancé comme freelance junior dans le webdesign après une expérience salariale et comme tout le monde (fin j’imagine), les premiers clients sont les plus durs à trouver. J’habite la région de Perpignan et au niveau de la dynamique économique, elle n’est pas aussi importante qu’une région comme Paris, Lyon ou Bordeaux.

Alors, je me suis demandé si, dans mes premiers mois, je pouvais proposer mes services avec des prix bien moindres de manière à casser les freins des clients et développer dans un premier temps mon réseau de client et mon portfolio pour ensuite au bout de quelques temps, augmenter mes prix. Est ce que selon vous, ça peut être une bonne stratégie ?

Merci d’avance pour vos réponses !

Bonjour,

Bonne stratégie, quand tu débute, pour récupérer de la clientèle, quand tu n’as pas grand chose a montrer, il faut jouer sur la variable prix.
Nous on a lancer notre agence en janvier 2016… Du coup, au départ on a développer nos propres projets (4 applications mobiles de révision du Bac sous Android) et on a aussi sorti des modèles de site web, afin que le clients puisse avoir une idée du niveau des développeurs.

Ensuite, je t 'invite à passer par des plateformes de mise en relation, du style Codeur.com, où la tu vas avoir accès à une clientèle au niveau de tous le territoire. Nous on est basé en Tunisie, et la on bosse pour un client en Guadeloupe.

Bon courage :wink:

C’est une stratégie risquée : le client s’habitue au prix bas. Difficile de lui dire que c’est exceptionnel, parce que tu débutes car il risque de penser que même si ça ne coûte pas cher, ce sera du travail de mauvaise qualité.

À propos des plates-formes type codeur, je trouve que cela a un intérêt surtout si tu as des offres locales, car tu peux mettre en avant la proximité. Niveau national, tu seras en concurrence avec des gens dont la viabilité économique n’a rien à voir avec la tienne.

Deux pistes qui me semblent intéressantes :

  1. Faire tes propres logos, maquettes etc comme suggéré ici, comme démonstration de tes capacités.
  2. À mon avis mieux encore : travailler bénévolement pour de petites associations. Tu as les mêmes bénéfices que pour le premier point en augmentant ton portfolio mais en plus : tu travailles dans des conditions plus réalistes, avec des « clients » qui te feront des retours etc, ton portfolio ne sera pas fictif et tu pourras nouer des relations et donc potentiellement réseauter. Enfin, faire du bénévolat pour une asso est compréhensible et noble.
2 « J'aime »

Bonjour,
Je suis d’accord avec Fabien : c’est risqué et ça casse le marché. C’est donc pas très sympa pour l’écosystème. Travailler pour des associations, c’est bien, à condition de communiquer sur le travail réalisé ensuite. Sinon, la région (MPLR) fourmille d’agences web et de startups qui recherchent des web designers. Je conseillerai d’aller voir du côté des espaces coworking et des salons de type Connec’Sud.
Bonne prospection !

Travailler gratuitement? Oui mais uniquement pour toi.
Comme évoqué plus haut, ça casse le marché et les clients prennent l’habitude d’avoir le beurre et l’argent du beurre. A être altruiste, on ne récolte que l’ingratitude (souviens t’en :wink: ).
Si tu veux un portfolio, fait tes propres projets ou alors mets toi avec un développeur qui veut également se faire connaître et faîtes un projet vitrine commun (limite montez une agence ensemble).

Pour la plateforme Codeur, je rejoins l’avis émis plus haut. A moins de trouver un projet à proximité, ça ne vaut pas le coup/coût. Tu seras en permanence en concurrence avec les offshore qui casse le marché et beaucoup de porteur de projet ne sont pas sérieux (les autres sont très prisés et tu ne feras pas le poids). J’ai arreté pour ma part.

2 « J'aime »

Bonjour,

Tout d’abord, je tiens à préciser que les propos qui vont suivre n’engage que moi, étant responsable syndicale, représentatif des métiers du numérique et donc bénévole. Étant membre de CINOV - IT pour ne pas le nommer.

Il me semble opportun et important de rappeler plusieurs éléments ci-après :

  • Proposer un produit ou un service à un prix largement inférieur à la moyenne du marché s’appelle de la concurrence déloyale qui peux faire l’objet de procédure de la part des acteurs du secteur. Même si généralement cela l’est peu dans les faits ;

  • Habituer le client à tarif bas, ne l’engage pas à continuer la relation si vous souhaitez réévaluer vos tarifs par la suite. Il vaut mieux fournir un produit et/ou service d’un bon rapport qualité/prix et faire progresser vos tarifs de façon plus modeste ;

  • Je rencontre souvent des chefs d’entreprises confrontés à des entreprises confrères qui on réalisées des prestations avec une qualité plus ou moins relative. M’expliquant leurs griefs et mécontentement. Alors que c’est justement par cette aspect mais, c’est pas le seul que le client vous est entre autres fidèle. Je rappel également que dans nos métiers l’obligation de conseil à été définie par la jurisprudence, tout comme l’obligation de collaboration du client d’ailleurs. Un juriste spécialisé en parlera mieux que moi. L’accompagnement du client est donc nécessaire pour ne pas dire vitale, cela doit être incorporé dans vos calcules de tarification. C’est certes du temps initialement consacré pour rien mais, qui s’avérera payant par la suite, car vous le rattraperez à un moment ou un autres. Et en tout cas probablement à la fin du projet, quand vous ferez la livraison finale dans de bonnes conditions et que le client vous réglera votre facture sans sourciller, avec le sourire en vous recommandant à ses confrères ;

  • Les clients sont toujours difficile à trouver, surtout en c’est temps économiques incertains. Et cela est vrai aussi bien en Ile-de-France, qu’en province. Ensuite tout dépend si l’on est sur un marché de niche ou très concurrentielle. D’où l’intérêt de procéder à une étude de marché avant de se lancer et de se positionner correctement par rapport à la concurrence. Les clients sont encore plus difficile à conserver ;

  • Faire de la sous-traitance n’est pas n’ont plus forcément évident car elle implique de disposer d’un fond de roulement conséquent et les marges peuvent s’avérer relativement faible, surtout dans nos métiers (du numérique) ;

  • Le démarrage d’une activité quel que soit le secteur est toujours difficile, c’est ce que je retiens de mes échanges avec d’autres entrepreneurs de différents secteurs économique et de ma propre expérience (je installé depuis 2007) ;

  • Il faut donc se mettre en ordre (de « bataille ») au démarrage, avoir le soutien de ses proches (ce qui n’est pas une choses évidente), s’organiser, se préparer et aussi se constituer un réseau. Dernière chose très importante, car démarrer sans carnet d’adresse peu s’avérer un pari risqué ;

  • La meilleur des stratégies à mon sens est la différence mais, aussi éventuellement la collaboration avec d’autres structures, d’autres freelance quand on l’est. La chasse « en meute » de clients peu s’avérer payante aussi. Il faut aussi fonctionner par affinité dans ce cas, car l’on ne peu pas forcément s’entendre avec tout le monde et se mettre d’accord dès le départ ;

  • C’est pour cela que je pratique la recommandation, ce qui ne m’engage à rien, reste relativement souple. Et si l’on part sur un échange de bon procéder, on à vite vu qui joue le jeu ou pas ;

  • Faire partie de structure locale comme les clubs d’entreprises, participer aux événements des communautés de communes , des chambres de commerces ou des métiers, … font partie des tâches indispensables. S’impliquer aussi dans une structure représentative, peu apporter aussi de l’activité et tout du moins aide à se faire connaître. Cela prendre du temps c’est vrai… mais, doit être inclus dans vos coûts. Se faire connaître, constituer un carnet d’adresse, le faire vivre, l’alimenter… est indispensable. D’où la nécessité de disposer d’une organisation sans faille ;

  • Un tarif tien compte de vos coûts et de la marge que vous voulez vous constituez. Beaucoup d’indépendant constituent leur tarification avec la méthode du « doigt mouillé », c’est trivial mais vrai or c’est une erreur. Il faut donc calculer… avec un tableur tant qu’a faire. Le tarif se réévalue régulièrement en fonction des situations bien sûr ;

  • Cela ne veut pas dire qu’il faut augmenter ses prix tous les jours mais, en fonction des cas, d’où l’importance d’avoir les outils pour pouvoir le faire au bon moment sans pertes de temps ;

  • Un freelance ne passe pas la totalité de son temps à produire, il faut compter le temps consacré à administratif, la gestion, le commercial, la prospection. Il en est de même dans un structure plus importante, sauf qu’il y a plusieurs personnes qui se répartissent les tâches ;

  • Plus vous serez qualitatif et/ou votre marque valorisée à l’exemple de certains acteurs industriels du secteur et plus votre produit/service pourra être vendu cher. Cela prend cependant du temps et nécessite parfois, pour ne pas dire souvent de lourd investissement en communication/marketing entre autres ;

  • La meilleur façon d’obtenir de nouveaux clients est la recommandation, l’investissement dans la qualité favorise cet axe et le rend payant. La prospection directe ou indirecte donne des résultats bien souvent mitigés ;

  • Etc.

Personnellement, je fais mon maximum pour respecter ce type de précepte ce qui n’est guère évident… étant continuellement « la tête dans le guidon », expression triviale mais, consacrée.

Pour finir, il y a un adage qui dit que « ce sont les cordonniers qui sont les plus mal chaussés » et en matière de numérique, je peux assurer que c’est souvent le cas. Alors que nous avons tout à disposition et en prime pour un coût faible ou nulle.
Ce qui rejoint le point sur l’organisation qui doit être la meilleure possible.
Il faut également considérer que rien n’est acquis et qu’il faut se remettre perpétuellement en question, son organisation également !

2 « J'aime »

Bonjour,

Je rétablis juste une chose avant de continuer.
La concurrence déloyale sur les tarifs se nomme « offre ou pratique de prix abusivement bas ».
Elle est illégale seulement si il y a volonté de tuer la concurrence et/ou de facturer à un prix inferieur aux couts de production (frais fixes + variables).
Les infos sont disponibles sur le site de la DGCCRF.

Voila pour la théorie… Parlons des pratiques.

Bien évidement, aucune boite ne facture en dessous du prix de production pour la raison légale sus nommée.
Par contre bon nombre facturent a prix coutant pour ce faire des références.

Ex. réel: Une boite implantée dans une région et qui se développe dans une autre va chercher des noms connus de la région visée pour se créer des référents:

La boite facture à prix coutant ou 20% de moins que les concurrents dont elle connait les tarifs (mais chuuut personne ne fait ca… on vit dans le meilleur des mondes).

Une fois qu’elle obtient ses 5/6 référents, les commerciaux peuvent sillonner la region, prendre en ex. les projets réalisés et fournir les coordonnées de référents connus pouvant être appelé.
Bien sure, ces 1ers clients auront été bichonné au cordeau.

Bien évidement, pour les 5/6 premiers, la boite explique pourquoi elle pratique de tels tarifs et fera toujours un geste commercial … 5/6 premiers clients connus Qui resteront référents.

Bienvenue dans le monde réel :blush:

Donc bien évidement qu’il te faut des clients référents et si possible avec un peu de renom.
Et là si tu n’as aucune référence…
J’ai expliqué comment faisaient les gros cabinets de consulting régionaux. Il y a peu être une bonne raison pour qu’ils pratiquent de cette manière.

Ps: il vaut mieux indiquer le tarif réellement pratiqué avec ajout d’une ligne « remise commerciale de x% ».
Au cas ou, tu pourras prouver que tu ne casses pas les prix et que ce geste a servi a entrer chez un compte (si multiple projets) ou a te créer des références

Bonjour et welcome dans l’univers impitoyable et sympa des freelances.

Pour ma part, je te dirais que c’est pas une bonne stratégie du tout et qu’elle ne fonctionne que très rarement pour des freelances.

Tu dois pouvoir inspirer confiance à ton premier client avec rien du tout à montrer. Pourquoi ? Parce que c’est un piège à con cette histoire de référence.

Si ta référence est une boite locale, ton prospect va te dire que c’est pas une boite connue, si ton prospect est une grosse PME il va te dire que tes clients ne sont pas des ETI, si ton prospect est sur Lyon il va te dire que tes références sont des boites marseillaises (et tout le monde sait qu’une boite sur Paris, Marseille ou Lyon c’est pas pareil :p).

Bref, un jour tu seras trop junior, le lendemain trop sénior…c’est un truc sans fin.

Perso je n’ai pas de références (j’ai même plus de sites internet pour l’heure) ; Par contre j’ai des clients et un chouette carnet de commande. Et je n’ai rien offert ni bradé depuis que j’ai lancé mon agence en 2014.
En fait je ne dis pas la vérité.

Prends le temps de bien travailler ta proposition de valeur, ton pitch, ton offre, de gagner en confiance. Soit tu es certain de ta valeur et c’est tout bon, soit tu doutes de toi et c’est pas un problème de prix ou de portfolio vide.

Si tu as décidé de te lancer comme freelance c’est parce que tu es bon dans ton domaine. Si tu n’es pas certain de ça…c’est là dessus que tu dois bosser. Ce ne sont pas tes clients qui doivent te donner confiance en toi mais bien l’inverse.

Ha une dernière chose. Je suis sur Montpellier et c’est pour moi un désert économique comparé à Lyon, Marseille ou Paris (lieux où j’ai passé 43 ans de ma vie). Freelance en webdesign c’est un job qui te permet de bosser de partout avec tout le monde sans avoir besoin de te déplacer inutilement.

Allez, à fond ! Et bonne journée,

Josélito (de bonne humeur)

1 « J'aime »

Tout à fait d’accord avec Joselito : [quote=« joselitotirados, post:9, topic:6423 »]
Prends le temps de bien travailler ta proposition de valeur, ton pitch, ton offre, de gagner en confiance.
[/quote]
En amont de ça, parler à ses prospects pour comprendre ce dont ils ont le plus besoin et ce qu’ils sont prêts à payer. C’est ce qui donne du poids à la proposition de valeur, au pitch, etc.
Il est plus confortable de repousser cette échange à plus tard mais on rentre dans un cercle vicieux: je ne suis pas sûr de ce qu’ils veulent, donc pas sûr de ce que j’offre, je baisse mes prix… mes clients pensent que mon offre a une faible valeur et ça n’encourage pas les bons clients à acheter… donc je baisse mes prix encore plus.
En aval, j’utilise peu les références et je préfère l’approche directe et la démonstration. En coaching, j’ai choisi de ne pas travailler gratuitement mais de démontrer ce que je peux faire et laisser la personne choisir.

1 « J'aime »

Beaucoup de choses ont été dites et les avis convergent. Je te recommande de travailler ton réseau physique du côté des espaces de coworking, des CCI, des apéros entrepreneurs, des événements autour de l’entrepreneuriat etc. La logique de collaboration avec d’autres indés peut être très bénéfique car à plusieurs, vous serez forcément plus compétitifs. Il faut donc que tu sois dans une démarche active de création de réseau, ça prend du temps mais ça devrait porter ses fruits d’autant que tu as déjà une expérience de salarié que tu peux mettre en avant.
Bon courage :wink:

Pour rebondir sur les propos de Nicolas, en matière de networking, je participe depuis très peu sur Bordeaux à un meetup qui s’appelle super freelance, lancé par CoHome. C’est du coworking à la journée mais entre free-lance. Ça permet donc aussi d’agrandir son réseau. Je n’ai pas encore de retour à donner mais l’idée me semble bonne… Vous connaissez?
Ça n’existe que dans 4 grandes villes mais il y a peut-être l’équivalent sur Meetup autour de Perpignan?