Je ne suis absolument pas d’accord.
On sait ce qui a permis ce succès : oui, si on considère le projet dans sa globalité. On sait que la recette qu’on a appliquée fonctionne. Pour autant, on ne sait pas quels ingrédient ont réellement permis cette réussite.
Essayez une mousse au chocolat sans sucre : vous réussirez une mousse au chocolat. Succès. Elle sera passablement bonne, mais peu importe. Si vous n’avez jamais mangé de mousse au chocolat, vous penserez que c’est comme ça qu’on la réussit.
Essayez une mousse au chocolat alcoolisée. Vous aurez réussi également. Deux succès.
Essayez une mousse au chocolat sans oeufs. Échec. Certes, cet échec ne vous dit pas ce qu’il aurait fallu faire pour réussir. Mais les deux réussites précédentes ne permettent pas d’être critique sur un projet.
De mon expérience, ce sont ceux qui ont connu l’échec, plus d’une fois, qui sont les plus objectifs quant à un projet. Toujours mon expérience, ceux qui n’ont jamais connu l’échec sont sûrs d’eux. Trop. En même temps, ils ne cherchent pas à innover, n’osant pas prendre de risques.
Ça ne veut pas dire qu’il faut échouer à chaque fois. Simplement, l’échec permet de se remettre en question, de prendre du recul sur ce qu’on a fait et d’identifier les erreurs qu’on a commises. Quand on réussit, on ne va pas chercher à comprendre pourquoi on a réussit, on pense avoir la réponse. On va chercher à reproduire la recette qui a marché une fois. L’échec, c’est l’apprentissage de l’humilité et c’est jamais mauvais dans les rapports humains.