Pourquoi est-il difficile de trouver des clients lorsqu'on est développeur ?

On dit qu’il y a une pénurie de développeurs en France, mais en même temps j’ai l’impression que c’est assez dur de trouver des clients. D’ou vient ce problème selon vous ?

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J’ai passé 3 ans en freelance sans jamais aucun démarchage.
Beaucoup d’amis et connaissances sont restés en free et ne peinent pas le moins du monde à trouver des clients.

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Bon vu la dichotomie des expériences. Il me semble qu’une petit partage d’expérience s’impose… :slight_smile:

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Concernant le secteur IT et son marché qui représente plus de 400Mds€/An :

  • La pénurie de ressources dans le secteur IT n’existe pas (+5% de chômeurs en plus en 2014) (source : MUNCI - http://www.munci.org) ;

  • Le secteur est tenu par les grandes entreprises de services numérique (ESN), la plupart sous-traitent, leurs sous-traitant sous-traite eux-mêmes et ainsi de suite ;

  • La moitié du chiffre d’affaires de la branche est généré par 1/2% des entreprises du secteur ;

  • Plus de 90% des entreprises du secteur on moins de 10 salariés ;

  • Les clients grands comptes ont mis en place depuis plus d’une décennie des procédures d’achats, avec des filtres qui généralement empêches l’accès aux marchés au petites structures ;

  • Etc.

Connaissant bien le secteur et y travaillant depuis plus de 20 ans (dont plus de 15 ans en SSII), être développeur indépendant n’est pas forcément une sinécure. Il faut avoir un bon carnet d’adresse et anticiper sur les fins de projets/missions.

Les plate-formes d’intermédiation sont généralement peu fiables, pour les raisons évoqués précédemment (sous-traitance, recherche du mouton à cinq pattes, prix de prestation incohérent, …) entre autres.

Alors, que pour le marché Anglais la situation est inversée, de nombreux professionnels travaillent en indépendant.

Toutefois, il y’a des actions en cours et la situation du fait de l’engouement sur les services et produits numériques devrais peut-être évoluer dans le bon sens à terme.
Les grands du secteur on en effet entre autres du mal à adresser le marché SOHO, une aubaine pour nous, qui sommes indépendant.

Quand j’en cherchais un, je n’en ai pas trouvé qui me comprenait, qui saisissait mes besoins, ma façon de travailler. Du coup, j’ai appris sur le tas à faire pareil. Je pense que beaucoup de développeurs ne savent pas gérer la relation client et le web marketing. Ils ne sont pas assez complets et loupent des contrats.

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Exacte @Fanny,

Mais ce sont là des compétences d’ordres générale et pas technique, digne de tout entrepreneur.
Les écoles de façon générale ne forment pas suffisamment à l’économie et l’entrepreneuriat.
L’echec ne fait pas non plu partie de notre culture…

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J’ai l’impression qu’en France les personnes compétentes sont toutes prises ! J’ai eu l’occasion de rechercher de nombreux indépendants pour un client (et oui, un freelance qui recrute des freelance) et j’ai étonné par le manque de professionalisme d’un grand nombre d’entre eux :

  • Communication faible
  • Manque d’écoute et d’analyse
  • Suivi faible
  • Pas de réflexion poussée sur le besoin réel du client, son projet
  • Même, parfois, des compétences techniques faibles !

Perso, je préfère m’engager uniquement sur des projets où je ressens un ownership à 100 % et que j’ai envie de voir réussir.

Aussi, j’ai du mal à croire que la pénurie sur le développement n’exise pas, du moins dans le monde. @flibaud : IT != développement ?

Ce que tu dis Pak répond pour moi à la question : je ne crois pas qu’il soit particulièrement dur de trouver des clients en tant que développeur freelance car d’un point vue du marché, il y a effectivement une pénurie de BONS développeurs.

Le problème vient avant tout des freelances eux mêmes, qui ne savent effectivement pas communiquer efficacement, gérer un client, gérer ses projets, etc…

Comme il a été dit plusieurs fois plus haut, beaucoup de freelances le sont depuis des années, et n’ont aucun problème à trouver des clients…il faut juste s’en donner les moyens, et garder en tête qu’être freelance, c’est pas juste être bon techniquement, mais c’est un travail multi-casquette au quotidien, qu’il faut savoir gérer.

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@Pak Il n’y a pas de pénurie de professionnels du développement et par extension dans le numérique ou si l’on préfère l’IT. Toutefois, tous ne veulent pas devenir indépendant.

Comme l’évoque @joelr, il y’a dans une certaine mesure pénurie de bon profiles et en tant qu’indépendant il faut de multiple compétence. La technique n’est pas suffisante.

Difficile en quelques lignes d’argumenter mais, de façon général la formation initiale des professionnel du numérique pêche par excès de technique et manque allègrement d’acquisition de compétences en économie, gestion, … base nécessaire pour comprendre le fonctionnement et intégrer des structures.
Pendant longtemps, l’informaticien était sur un piédestal fort de son savoir incommensurable… heureusement pour les utilisateurs et malheureusement pour eux cela à fortement changé et ce n’est pas plus mal.
Un utilisateur satisfait c’est un client satisfait mais, à chaque projet les erreurs récurrentes se font sentir. Elles sont autant du ressort des professionnels que des utilisateurs, qui pensent qu’ils ont raison et que l’autre à tort, créant de facto des situations conflictuelles bien souvent du à ou sous évaluation (fonctionnelle, technique, …) des projets.

Au-delà de ça les règles du jeux pour le bien de tous doivent êtres clairement établies. Les professionnels doivent jouer le jeu et s’impliquer plus dans la qualité du résultat attendu.
Il ne faut toutefois pas oublier que l’évolution de la compétence technique doit elle aussi être prise en compte, que ce soit pour des indépendants ou pas d’ailleurs.

Dans mon département (je ne voulais pas bosser par skype), j’en ai contacté 3 : Le premier a répondu au message laissé sur sa page contact 4 mois après (sans exagérer) ma demande, un autre m’a posé trois questions et m’a envoyé un truc caricatural qui ne correspondait pas à mes besoins, le troisième entrait dans une école d’ingénieur. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soit même à un moment donné, j’ai renoncé.

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Comme dans tous corps de métiers il y a des bons et des mauvais.

Certes nous n’avons pas tous la même expérience et/ou le même cursus mais fort heureusement un nombre important sont très professionnel.

Voilà une des sources du problème de certains : le manque de réactivité, d’investissement, de professionnalisme…

Lorsque l’on me contacte, je réponds toujours immédiatement si je le peux, sinon dans la journée. Même si je ne suis pas disponible ou intéressé par le projet. C’est la moindre des choses, et mes interlocuteurs me remercient toujours de ma réactivité, et sont bien souvent surpris de cette réactivité.

Il est tellement frustrant de n’avoir absolument aucun retour lors d’une prise de contact, même négative…

Du coup, la question est trop générique « Pourquoi est-il difficile ». Cela devrait être simplement, « Pourquoi je n’arrive pas » ou « Pourquoi mon voisin n’arrive pas »

En prenant un cas bien précis, on peut identifier ce qui bloque car les facteurs sont multiples (problème de communication chez la personne, compétence trop peu recherchée, problème de tarifs, etc…)

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Le décalage de profil entre informaticien (que ce soit dev ou IT) explique pourquoi certains restent sur le carreau. On est l’un des seuls milieu où toute connaissance est obsolète en 6ans.

Tous informaticiens est confronté à ce problème lors qu’il doit chercher du boulot, est-il up to date ou non? La seul différence entre le freelance et l’employé c’est que le premier doit chercher du boulot plus souvent.

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Moi j’ai rencontré un freelance à Paris spécialisé dans le tunning de serveur websphère il émarge à 600 euros par jours brut (je crois de mémoire) il n’avait pas réellement de difficulté à trouvé de contrat.
Au bout d’un moment tu te fais ton réseau. Et cela te permet de sauter de mission en mission.

Pour compléter les chiffres ci-dessus, le chomage dans l’IT c’est 37 000 chomeurs (source zdnet http://www.zdnet.fr/actualites/chiffres-cles-le-chomage-des-informaticiens-39790265.htm).
Mais c’est aussi un secteur fortement marqué par le « jeunisme » (http://munci.org/Recrutements-l-informatique-s-enfonce-dans-une-course-effrenee-au-jeunisme) et le chômage n’a pas la même réalité pour toutes les classes d’âges.
Oui, une personne sur une techno demandé et dans une ville très dynamique (comme Paris) a toutes les chances d’être constamment employé et la loi de l’offre et de la demande fera monter les prix pour lui.
Par contre a l’inverse, l’age, une techno moins utilisé, une région moins active etc… et ca peut vite être plus difficile de trouver.
Un autre article sur lequel j’avais beaucoup plus parlé de chiffre et des pratiques de ce secteur : http://www.eventuallycoding.com/index.php/travailler-autrement/

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Sinon moi personnellement je prendrais le problème à l’envers en me demandant comment les clients intéressants recherche les meilleurs développeurs.
Et puis faire en sorte d’être un bon développeur et se calqué sur le méthode de recherche de ce développeur.

Par exemple dans ce pdf un entrepreneur Dane qui enseignent l’entreprenariat sur son blog(essentiellement la construction de Saas de la collecte de l’idée à la mise en production) explique comment trouvé un Développeur Label Rouge ( Classe A ) pour faire réaliser son projet et que sa fonctionne bien.

Les conseils qu’ils donnent sont pleins de bons sens.
Bon son « Developers working in Linux or OS X. I don’t hire developers that work in Windows » est assez trollesque.

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Après avoir lu ton article j’avoue que je me demande si je ne dois pas me réorienté dans la plomberie… c’est très sombre mise a par en créant une entreprise on a une aucune chance étant donné le marché français de vivre bien de notre profession et plus l’âge augmente plus c’est mauvais.
L’option freelance est assez illusoire dans le sens que le niveau de stress n’est pas nécessairement plus bas et que ses revenus sont toujours liés au temps passé de toute les manières.

C’était pas le but de l’article. Effectivement il fait un constat un peu brut de fonderie mais ce secteur reste un secteur très attractif pour d’autres raisons parmi lesquelles :

Il est difficile de savoir de quoi l’avenir sera fait, mais on peut faire quelques paris.
Pour ma part je pense que c’est un secteur jeune et qui va corriger certains excès, notamment ce fameux jeunisme exacerbé. Aux Us ils valorisent mieux l’expertise technique/la séniorité. Je ne doute pas qu’on y vienne aussi. Il y aura peut être deux marchés différent, les usines à développeurs d’un côté avec toujours cette course au coût (les SSII) et les éditeurs de l’autre pour qui la qualité sera plus nécessaire.
En parlant d’éditeurs, avec le développement du télétravail je vois de plus en plus de bons développeurs travailler pour des boites étrangères, Terracota, Mongo, Datastax etc… Peut-être une autre tendance qui se confirmera par la suite.

Quand aux SSII il n’est pas impossible qu’elles se prennent un coup dans l’aile.

  • essor du freelancing
  • essor des entreprises collaboratives et libérées (ex: ninjasquad, lateral-thoughts, neovia, scopyleft etc…)
  • désintermédiation par des acteurs en ligne (hopwork)
    Les body shoppers ont du souci à se faire ^^. Il restera un marché pour les gros intégrateurs.

Wait and see. En tout cas je pense que parier sur l’expertise technique est un bon pari car c’est loin d’être un métier qui va disparaitre.

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Que Dieu t’entende . Je suis d’un tempérament plutôt optimiste. Mais après avoir lu cet article… Je ressens un sentiment d’urgence de regarder sérieusement les choses. Je n’ai pas l’impression que l’expertise toute seule va corriger le tir.
Chaque année de nombreux développeur sont formés et arrive sur le marché et les gars déjà la deviennent des « anciens » ils sont souvent sur les même projets depuis des années (SSII). Mais bon sans être futurologue une chose est sur dans le futur comme toujours il y aura les gagnants et les perdants.

En effet, comme le dit si bien @hugo_lassiege, même si la situation est pas évidente, il y’a des choses positives.
J’en veux pour preuve que des grands comptes se sont engagé en signant une charte, via la médiation de la sous-traitance, à travailler et faire plus appel aux petites structures et aux indépendants dans le secteur IT.
De plus, il existe des solutions du type groupement temporaire, pour pouvoir répondre aux besoins liés à un projet.

Un autre aspect joue pour nous les grandes ESN on la fâcheuse habitude de planter les projets de leurs clients (60% des projets dépassent de 60% les délais et budgets).

La balle est dans le camp des indépendants… à nous de savoir la saisir au vole !

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