Bonjour,
Ayant été des deux cotés de la barrière (prestataire et donneur d’ordre), je souhaitais faire un petit constat en réponse à de plus en plus de discours marketing rencontrés sur le web.
Je vois de plus en plus de web agencies, mais de plus en plus s’y mette, à vouloir vendre de la prestation agile opposant l’agile aux autres méthodes comme l’ultime solution.
1ère erreur : un bon professionnel adapte ses méthodes de travail en fonction du contexte, de la stratégie, de la demande, etc.
Il n’y a pas une voie possible, mais de multiple.
Le terme agile est certes à la mode, mais le discours qu’il y a derrière est beaucoup plus pernicieux que ça.
Car derrière ceci se cache un autre enjeu majeur, la contractualisation.
Car il sera question de ça, les contrats mode agile et non de la méthode en elle-même.
En France, il y a deux types de contrats que l’on rencontre dans 95% des cas : le forfait et la régie. Avec une très très grosse majorité de contrats forfaitaires.
Le contrat au forfait transfert entièrement le risque sur le prestataire.
En effet si le prestataire ne tient pas ses engagements, c’est pour sa pomme.
Le contrat en régie lui transfert entièrement le risque sur le client.
Le client paye à la journée, si le travail demandé va au delà du prévu… le client paye.
Et voilà, on essaye de nous faire passer des vessies pour des lanternes en réactualisant le contrat en régie sous le nom de contrat agile.
Mais, et c’est là que je lance mon petit avertissement pour ceux qui voudrait se lancer dans cette voie marketing: (c’est à dire essayer de vendre de la régie sous le terme agile)
Si les solo-entrepreneurs et jeunes start-up tombent facilement dans le panneau par inexpérience, ce n’est pas le cas des TPE, PME et filiales de grands compte (là ou se trouve la manne financière).
Chaque service d’une entreprise budgétise chaque fin d’année.
Il faut donc présenter sont budget pour l’année qui arrive, l’expliquer et le défendre car le gâteau à partager est limité.
Or on ne peut défendre son budget que si les dépenses sont connus à l’avance… et donc on ne prendra que du contrat au forfait.
Mais aussi, lorsqu’un prospect lance un appel d’offre, il s’attend à ce qu’un professionnel lui réponde.
C’est à dire quelqu’un qui a déjà réalisé ce type de prestation et qui est donc en mesure de chiffrer.
Tout ça pour expliquer que le contrat au forfait à de longues années devant lui et que le client n’est pas con : il choisira toujours le contrat le plus intéressant pour lui, quelque soit les modes.
Alors agile peut-être, mais dans un cadre au forfait… ne l’oubliez pas si vous visez des cibles à contrats juteux (grosse TPE, PME, filiale d’un groupe).